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L’Autrichien fétiche de Tarantino est la grosse attraction de casting de 007 Spectre, dans la peau de Franz Oberhauser, super-vilain derrière lequel se cache, peut-être, le mythique Blofeld. Peut-être ? Posez-lui la question (ou n’importe quelle autre, d’ailleurs) en plein marathon promo, et le grand méchant Waltz montrera les crocs…

Avant goût d'un entretien à retrouver dans le hors série Première consacré à 007 Spectre en kiosque dès lundi 26 octobre.

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Bon, rassurez-moi : vous êtes le méchant du nouveau James Bond, il y a quand même peu de chances qu’ils vous coupent au montage, non ?
Oui, je vous l’accorde, c’est peu probable en effet. Mon personnage est assez important dans l’histoire...

On parle de la mythologie Bond ? Vous aviez six ans au moment de la sortie de Dr No
Oui. Ça ne m’a jamais vraiment intéressé. Disons que ça n’a pas eu une grande influence sur ma vie. Ceci dit, j’ai vu les films, comme tout le monde. Spectre est le 24ème, j’ai du en voir 18, peut-être 20. Je préférais ça quand j’étais jeune, j’aimais l’audace et l’humour du personnage, sa nonchalance, cette espèce d’ironie anarchiste et anti-establishment. C’était drôle, stylisé.

Soit tout le contraire de ce qu’il est devenu aujourd’hui devant la caméra de Sam Mendes : dark, névrosé…
Mais c’est bien de changer, d’évoluer. Le Bond que vous décrivez n’appartient d’ailleurs pas tant à Sam qu’à Daniel. Il était comme ça dès Casino Royale. Inquiet, grave, torturé. Comme il se doit pour un assassin…

Dans un univers aussi pesant que celui-là, les méchants sont les derniers garants de ce qui a longtemps défini la saga : la flamboyance, le fun, l’attitude. Javier Bardem semblait investi de cette responsabilité-là dans Skyfall. C’était aussi votre cas sur Spectre ?
Pas du tout. Bond a évolué, je ne vois pas pourquoi les vilains devraient restés coincés dans les sixties. Et encore une fois, je vous le répète : il y a un monde entre ce qu’on donne sur le plateau et ce que la caméra enregistre. Certains acteurs hilarants dans la vie sont totalement sinistres à l’écran, et inversement. Je préfère ne pas trop m’avancer.

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Il y a au moins un détail idéalement old-school dans la bande-annonce : votre veste à col Mao. Très sixties, ça. Très Telly Savalas, très Donald Pleasence…
Ah oui ? Si vous le dites.

Le fait que les journalistes du monde entier cherche à vous tirer les vers du nez, à savoir si Blofeld se cache derrière Oberhauser, ça vous quel effet ?
Ça me fait hurler de rire. Ils m’interrogent en gesticulant dans tous les sens : « Le film s’appelle Spectre ! ça veut dire que vous êtes Blofeld !!! » - « Ah oui, très bien, expliquez moi pourquoi ». Et ils se mettent à bafouiller et se perdre en conjectures, sans jamais avancer d’arguments convaincants. Hilarant.

Comme vous êtes imperméable à la mythologie bondienne, j’imagine que vous ne vous êtes pas replongé dans les œuvres complètes de Ian Fleming. Le père de votre personnage, Hannes Oberhauser, apparaît dans la nouvelle Octopussy, en 1966. Vous l’avez lue ?
Non. Pourquoi j’aurais fait ça ? Qu’est-ce que ça m’aurait apporté ? Est-ce que m’aurait aidé à trouver des solutions concrètes à mon interprétation ? Je n’allais pas me lancer dans une étude approfondie de l’histoire des méchants de James Bond. Que vouliez-vous ? Que j’étudie les nuances du jeu de Gert Fröbe dans Goldfinger ?

 


 

007 Spectre de Sam Mendes avec Daniel CraigLéa SeydouxChristoph Waltz sort en salles le 11 novembre prochain

Retrouvez l'intégralité de notre interview de Christoph Waltz + des interviews de Sam Mendes, Léa Seydoux, des producteurs, des scénaristes ainsi que des photos et infos exclusives + un cahier critique entièrement consacré à la saga Bond dans notre hors série Spectre lundi 26 octobre en kiosques.