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Des journalistes et des super-héros, des prêtres pédophiles et des flics à moustache... Cinq films à revoir pour mieux faire la lumière (attention : jeu de mots) sur Spotlight.

L’enquête du Boston Globe qui révéla l’ampleur des crimes pédophiles commis au sein de l’Eglise catholique valut le Prix Pulitzer à ses auteurs. Spotlight, le film qui raconte cette enquête, sera peut-être lauréat de l’Oscar le 28 février prochain. Il sort dans les salles françaises cette semaine, et voici de quoi patienter d’ici là.

Le Journal (Ron Howard, 1994)

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Dans la catégorie « films de journalistes », on aurait pu citer Bas les masques, prototype fifties du genre, dans lequel Humphrey Bogart combattait la mafia à coups de machine à écrire. Ou Les Hommes du Président, l’emblème absolu, le totem auquel tout le monde se réfère depuis 40 ans. Mais Le Journal, petit chef-d’œuvre oublié de Ron Howard, est en réalité le complément de programme idéal pour un « double bill » avec Spotlight, aussi speed et cartoonesque que l’autre est grave et concerné. Au-delà de leurs grosses différences de tonalité, les deux visent le même but : s’emparer des codes old-school du genre pour les porter à leur paroxysme. Les pisse-copies en bras de chemise, leurs vies privées qui foutent le camp, l’adrénaline de la deadline, les rotatives en surchauffe, puis la vérité qui éclate au petit matin sur du papier qui tâche les doigts… En bonus, à chaque fois et à vingt ans d'écart, Michael Keaton, toujours irrésistible en rédac chef « workaholic ».

Délivrez-nous du mal (Amy Berg, 2006)

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Attention : ne pas confondre avec Délivre-nous du mal, le petit nanar d’exorcisme de Scott Derrickson. Ce docu d’Amy Berg, lui, fout vraiment les jetons. C’est le portrait du père Oliver O’Grady, un prêtre américain qui viola des petites filles et des petits garçons pendant vingt ans, et fut couvert par une institution qui savait tout de ses crimes et décida de garder le silence. Spotlight, en vrai.

Mystic River (Clint Eastwood, 2003)

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Y a-t-il quelque chose de pourri à Boston ? Deux mois après Strictly Criminal (ou la vie et l’œuvre du criminel sociopathe Whitey Bulger, qui terrorisa la ville en toute impunité pendant des décennies), Spotlight lève à nouveau le voile sur une ville viciée, gangrénée par le mal, corrompue au dernier degré, et insiste sur la dimension très « locale » d’une affaire qui finira par avoir un écho universel. La pédophilie, le catholicisme, la culpabilité, la vérité enfouie six pieds sous terre, une communauté qui croule sous le poids de ses secrets honteux… Dennis Lehane et Clint Eastwood racontaient déjà tout ça très bien dans Mystic River.  

L.627 (Bertrand Tavernier, 1992)

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Mark Ruffalo, Didier Bezace, même combat ? Pas grand-chose à voir a priori entre Spotlight et ce procedural moustachu de Tavernier, qui donna un coup de fouet au polar jambon-beurre au début des 90’s ? Plein de choses, au contraire : le choix du groupe plutôt que de l’individu, la vérité plutôt que le romanesque, la minutie et la précision dans la description de la vie quotidienne d’un corps professionnel. Dans un cas comme dans l’autre, un film de types besogneux, concentrés sur la tâche qu’ils ont à accomplir. Pas glamour, pas flamboyant. Mais c’est justement ça qui est sexy. Encore plus quand Mark Ruffalo prend la place de Didier Bezace.

Batman (Tim Burton, 1989)

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Spotlight, c’est quoi, au juste ? Le nom de la cellule investigation du Boston Globe, une bande d'enquêteurs de choc qui vivent en marge du reste de la rédaction, passant des mois à bosser un article enfermés dans les sous-sols du journal. Leurs petits bureaux à l’écart du monde, tapis dans les entrailles de la société, dont ils ne sortent que pour défendre la veuve et l’orphelin, ressemblent à un QG de super-héros. Et quand Michael Keaton est le maître des lieux, oui, on appelle ça une Batcave.

Cet article est sponsorisé par Warner Bros.