Marvel

Dimanche soir sur TF1, Michael Douglas joue Hank Pym dans ce blockbuster de Marvel.

Au moment où le MCU fête ses 10 ans avec la sortie événement d'Avengers Infinity War, la première chaîne programme Ant-Man, pour la première fois en clair.

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Ta présence dans ce genre de film peut surprendre, qu'est-ce qui t'a convaincu ? En fait c'est l'inverse, quand mon agent m'a appelé j'étais là : "Yes, enfin !" Parce que j'avais parlé à mes amis Jack Nicholson et Danny DeVito, par rapport à leurs rôles de méchants dans Batman, et ils n'arrêtaient pas de me dire à quel point c'était jouissif. Du coup j'étais un peu frustré : pourquoi personne ne pensait à moi pour un film de superhéros ? Bon, comme je ne suis pas un grand connaisseur de comics, ils m'ont envoyé ce qui correspond à deux ans de parutions des comics Ant-Man, avec tout le background du perso. D'ailleurs on dit souvent que les comics sont superficiels mais c'est faux : Hank Pym a un background plus riche que la majorité des rôles que j'ai joués ! Mon fils de 13 ans était surexcité, il m'a mieux vendu le film que mon agent : "Papa, tu dois le faire, tu comprends pas, y'a tout un nouveau public à récupérer, des gens qui ne savent pas qui tu es"... (rires) Attends deux secondes... Ok, pourquoi pas : la plupart de mes films sont R Rated. Donc effectivement ni mon fils ni les gens de son âge ne les ont vus. En plus je pense vraiment que la 3D est bien utilisée dans Ant-Man. En réalité, au stade où j'en suis, je cherche des bons films, pas des bons rôles. Si c'est un bon film, peu importe que ce soit un 1er rôle ou non, j'y vais. D'ailleurs en réalité, en tant qu'acteur et en tant que producteur, je m’intéresse beaucoup à ce qui se fait sur certaines chaînes comme HBO. Parce que sincèrement, j'ai été déçu par la sous-distribution de certains films que j'ai tournés dernièrement : Solitary Man, King of California, Hors de portée. C'est dur de bien distribuer les films indé.

Du coup tu es ok avec le constat un peu désabusé de Dustin HoffmanOui. Pour les petits films qu'on choisit, Dustin et moi, c'est vrai. Mais il ne faut pas oublier l'émergence de Netflix, en plus des chaînes du câble. C'est probablement là que se trouve l'avenir pour nous. Et je ne parle pas de séries, je parle bel et bien de film, comme cela commence à se développer d'ailleurs. 

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La scène d'intro présente ton personnage version jeune, et c'est carrément réaliste niveau visage... C'était le truc le plus bizarre que j'ai fait depuis longtemps. J'étais là à jouer ma scène avec tous ces capteurs sur le visage pour les effets spéciaux... Il y a toujours cette petite angoisse avec les effets spéciaux : tu tournes ta scène mais tu ne sais pas à quel point les CGI vont métamorphoser la chose, c'est la surprise ! Et quand j'ai vu le résultat : whaou. Incroyable. J'étais ultra motivé pour faire des films entiers comme ça.

Puisqu'on parle de prequel, autant faire un film entier avec ce procédé, d'autant qu'enfiler le costume vous-même doit être tentant non ? (rires) Mais oui ! C'est ce que je n'arrête pas de leur proposer ! (rires) Un prequel entier en CGI, allez les gars, faites-moi plaisir ! L'idéal ce serait ma tête rajeunie, avec le corps d'Arnold (Scharwzenegger, qui a lui aussi connu une version rajeunie de lui-même dans Terminator Genisys, ndlr). Si tout va bien je jouerai bientôt Ronald Reagan : normalement je n'aurai pas besoin de perruque, j'ai volé les cheveux que tu vois sur ma tête dans cette première séquence ! Sérieusement, on peut imaginer plusieurs ant-man, d'autant que... Attendez, comment on dit quand on parle de choses qu'on n'est pas censés dire sur le film ?

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Des spoilers ? Voilà, alors : SPOILER ALERT (rires) La scène post-générique introduit aussi quelque chose qui va dans ce sens-là, avec le costume de La Guêpe pour Hope (Evangeline Lilly). Entre sa fille et son protégé, il doit bien y avoir de la place pour Hank Pym. Ce serait cool de tourner des scènes dans ce costume, c'est clair. 

Ton personnage est le mentor d'un peu tout le monde dans le film. Comment s'est passé le travail avec les autres acteurs ? Moi sur un tournage, mon but est de mettre tout le monde à l'aise. Paul était super gentil, par contre j'étais jaloux d'un truc : vu qu'il a participé à la réécriture du scénario, il s'est attribué plein de répliques marrantes ! (rires) Moi je reste sérieux la plupart du temps. Mais la plus grosse surprise pour moi c'était Michael Peña. Tu le mets dans une scène, il bouffe tout le reste ! D'un petit rôle il a pu faire un truc très personnel, et ça je ne l'avais pas vu venir. D'ailleurs j'étais aussi jaloux de ses capacités d'improvisation. Je serai incapable de faire ça, c'est dingue. Et en plus mon personnage ne me permet pas autant de liberté. J'amène les trucs pesants, le cœur de l'intrigue, les enjeux... En gros, je sors une tirade sur un ton grave à Paul Rudd, qui, lui, va simplement dégainer une réplique super drôle et faire rire toute la salle !

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Au niveau du ton, Ant-Man tranche parfois avec le reste de l'écurie Marvel Studios. Ant-Man est sans doute moins "dur" que d'autres films Marvel, mais c'était la bonne formule : si on oublie deux secondes la comédie, l'intrigue met en avant le côté drame familial, que ce soit Scott avec sa fille ou mon personnage avec la sienne. J'étais curieux de voir comment tout ça allait s'agencer et je pense qu'on a trouvé le bon équilibre. Pym est un peu le même genre de père que moi : il n'essaie pas d'être "pote" avec sa fille, il est classique. Sauf qu'étant donné que la mère de Hope était également une super-héroïne, les choses sont devenues un peu compliquées...

Il y a quelques années, Anthony Hopkins a avoué que même s'il en était content, il ne comprenait pratiquement rien à l'univers de Thor. Ça t'a fait pareil pour Ant-Man par moments ? Totalement (rires). Mais c'est là qu'il faut sortir ton meilleur jeu en fait. Pendant très longtemps, j'ai eu l'angoisse des jeunes acteurs. Parce que quelqu'un m'avait dit : "Tu sais, la caméra voit toujours quand tu mens". J'étais flippé, je considérais la caméra comme une machine à rayon X, un truc qui ne tolère aucun bluff. C'était dur, je me compliquais la vie en adoptant certaine méthodes d'acteur... Et puis un jour, bon je sais que ça va paraître stupide, mais j'ai réalisé que c'était faux. Je veux dire, je venais d'affirmer un mensonge face caméra et rien ne s'était passé, ça ne sonnait pas faux. Être un acteur, c'est mentir. Tu mens tout le temps et personne ne t'arrête. Donc pour un film comme Ant-Man, avec un univers de superhéros de comics et de science assez spéciale, c'est simple : je mens de A à Z (rires). Je veux dire, tu as vu le nombre de tirades que sort Pym sur des sujets que je ne maîtrise absolument pas ? Si tu le dis avec suffisamment d'autorité, personne ne se doutera de la supercherie !

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Le film a connu une production laborieuse, avec le fameux départ d'Edgar Wright, comment tu l'as vécu ? C'était un peu compliqué, oui. Peyton est un mec très talentueux, mais c'est vrai qu'Edgar était à la base du projet. Comme je connaissais Louis D'Esposito l'assistant exécutif de Kevin Feige, avec qui j'avais bossé sur Basic Instinct, je l'ai appelé pour comprendre ce qui se passait au juste. C'est clair que moi comme Paul on était déçus, mais la transition s'est faite tant bien que mal, avec la bonne volonté de tout le monde.

Donc les menaces des fanatiques d'Edgar Wright n'étaient pas une pression ? (Rires) Ah non, c'est toute la beauté de la chose quand tu es juste acteur et pas producteur : c'est pas ton problème ! Mais l'histoire de Marvel Studios nous montre que plus que toute autre franchise au monde, leur sort et leur direction repose tout entier dans les mains de Kevin Feige. Je ne sais même pas combien de réalisateurs se sont succédés au total dans des films Marvel... Mais c'est bien Kevin le cerveau. 

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