David Fincher
Abaca

"À moins de faire un énorme blockbuster façon Happy Meal, ça n’intéresse personne"

En pleine promo de Mank, son prochain film prévu pour le mois prochain sur Netflix, David Fincher a fait une halte chez Total Film, à qui il confie sa vision d’Hollywood aujourd’hui : « À moins de faire un énorme blockbuster façon Happy Meal, ça n’intéresse personne », résume le réalisateur, qui explique que travailler avec Netflix lui permet d’éviter la pression du week-end de sortie aux États-Unis (où les chiffres du box-office sont scrutés par toute l’industrie) et de jouir d’une liberté qu’il n’aurait pas ailleurs. « Ce n’est pas un business plan particulièrement malin de réaliser une lettre d’amour à un autre film qui est visible [chez le concurrent] HBO Max… Mais bon, si on ne faisait que ce qui est malin, il n’y aurait probablement que des films Marvel, Star Wars et Jurassic Park », assure-t-il.

Évoquant la saison des prix (Mank sortira début décembre et sera donc qualifié pour l’année prochaine), Fincher en remet une couche : « Si on a ce genre de discussion, c’est à cause du manque d’imagination de la part de gens qui ont modifié les attentes du public (…) Il n’y a plus que deux saisons pour les films. ‘L’été élasthanne’ [en référence à la matière des costumes des super-héros] et ‘l’hiver affliction’. Vous faites des films pour l’une des deux. Et si ce n’est pas le cas, vous vous retrouvez dans les deux autres saisons, avec des films nommés pour le dépotoir. Ça fait sens ce que je dis ? » Et David Fincher de conclure : « Je ne suis pas qu’un connard blasé. Je suis un connard blasé bien informé ».

Dans notre numéro de novembre de Première, le réalisateur se livre dans un entretien-fleuve, où il précise notamment avoir un contrat d’exclusivité de quatre ans avec Netflix : 

Mank : David Fincher a un contrat d’exclusivité de 4 ans avec Netflix

Mank sera sur Netflix le 4 décembre. Voici notre critique :

Mank, le nouveau David Fincher, est un film obsessionnel et passionnant [critique]