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Des frères Coen à Sicario : Roger Deakins met son oeuvre en lumière

Roger Deakins met son travail en lumière

<p>Roger Deakins, chef opérateur de <link object_id="4201022">Sicario</link>, met en lumière son travail avec les plus grands cinéastes.</p><p></p><p><strong>Propos recueillis par Gérard Delorme</strong></p><p></p><p><link target="_blank" node_id="4269753"><strong>>>> Denis Villeneuve avec Sicario</strong></link></p><p><link target="_blank" node_id="4269935"><strong>>>> Rencontre avec Benicio Del Toro</strong></link></p>

Martin Scorsese - Kundun (1998)

<p>« Ce qui m’a marqué, c’est sa façon de parler la veille au soir du travail du lendemain. Pour nous donner une idée des plans qu’il recherchait, il faisait des petits schémas à même le scénario, comme une vue d’oiseau des mouvements de caméra qu’il souhaitait. Ensuite, il travaillait à partir de ces notes. Le tournage a été très dur, mais inoubliable. En raison de sa personnalité, bien sûr, mais aussi du sujet (la jeunesse du dalaï-lama) et du contexte où l’on évoluait. Je n’ai fait qu’un film avec lui, mais je suis ravi que ça ait été celui-là. Une expérience merveilleuse. »</p>

M. Night Shyamalan - Le Village (2004)

<p>« J’ai adoré M. Night, mais c’était tout autre chose ! Les Coen story-boardent tout, mais une fois sur le plateau, ils sont prêts à s’adapter. On peut suggérer de faire un gros plan après un plan large, même si ce n’était pas prévu. M. Night, lui, ne change rien, ce qui peut être frustrant pour les acteurs, qui se sentent prisonniers du cadre. Mais c’est sa façon de travailler, très formaliste, et c’est tout à fait valide. C’est l’un des aspects intéressants de mon travail, naviguer d’une approche à une autre, plus ou moins souple, en fonction des films et des metteurs en scène. »</p>

Les frères Coen - 12 films (1991-2016)

<p>« J’ai eu du mal avec les Coen au début, ils m’intimidaient, sans doute parce qu’ils sont deux. Mais après <link object_id="143157">Le Grand Saut</link> (1994), on est arrivés à une confiance telle qu’on n’a presque plus besoin de se parler. Avec eux, l’ambiance visuelle est dans le script, je la “ressens” à la lecture. On passe beaucoup de temps en prépa, comme sur <link object_id="193350">No Country for Old Men</link>, où nous sommes partis chercher des décors très tôt en Utah et au Nouveau Mexique. Nous étudions l’intégralité du story-board avant de débuter le tournage. Ensuite, sur le plateau, ils ont une maîtrise incomparable. »</p>

Andrew Dominik - L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (2007)

<p>« J’ai trouvé sur ce film un peu de ce que j’adore dans <link object_id="207428">La Horde sauvage</link> : un monde en mutation avec des personnages incapables de s’adapter. Mais le film d’Andrew est davantage un poème tonal. J’étais extatique lorsqu’il a fait appel à moi. Il réfléchit à l’aspect visuel dans ses moindres détails. C’est presque une obsession, son besoin de trouver le bon décor, les bonnes images de référence pour chaque scène. Nous avons passé beaucoup de temps à trouver le look des vignettes, cette imagerie atténuée. J’ai fait fabriquer une optique spéciale en combinant deux objectifs. C’est l’un des films dont je suis le plus satisfait visuellement. »</p>

Sam Mendes - Trois films (2006-2012)

<p>« Sam m’a contacté parce que j’avais bien connu Conrad Hall (son chef opérateur attitré, décédé en 2003). J’ai toujours été fan. Lorsque j’ai rencontré Conrad, je suis allé lui dire mon admiration. Et il m’a répondu : “Roger Deakins ! <em>Barton Fink</em> ! Wow !” Un moment merveilleux... Quand Sam m’a proposé <link object_id="1368050">Skyfall</link>, je lui ai fait part de mes réserves sur les films d’action. Il m’a dit de ne pas m’inquiéter, que nous n’allions pas le faire comme un Bond mais comme <link object_id="1020194">Jarhead</link> ou <link object_id="840639"><em>Les Noces rebelles</em></link>. C’était un défi compte tenu de l’ampleur et de la stylisation des scènes. Mais c’est ce que nous avons fait. »</p>

Denis Villeneuve - 2 films (2013-2015)

<p>« J’étais invité à un cocktail où on m’a demandé de présenter Denis Villeneuve. En regardant <link object_id="2586281">Incendies</link> et ses autres films en deux jours, je me suis rendu compte à quel point il était bon. Quand j’ai entendu qu’il avait un projet aux USA, j’ai demandé à mon agent de se renseigner à tout hasard. Par chance, il n’avait pas encore de chef opérateur pour <link object_id="3488488">Prisoners</link>. Avec Denis, on s’est entendu immédiatement. Concernant <link object_id="4201022">Sicario</link>, j'espère que le film évoque plus Jean-Pierre Melville que les Coen de <em>No Country...</em>, surtout dans les scènes de nuit au Mexique avec Benicio. J’ai beaucoup pensé à Melville en faisant ça. »</p>

Roger Deakins, chef opérateur de Sicario, met en lumière son travail avec les plus grands cinéastes.Propos recueillis par Gérard Delorme>>> Denis Villeneuve avec Sicario>>> Rencontre avec Benicio Del Toro