La Plateforme (Netflix)
Netflix

Une bonne petite série B à dévorer en cette période de confinement.

Si vous avez déjà vu La Plateforme, voilà notre explication de la fin du film :

La Plateforme : comment comprendre la fin du film Netflix ?

Tout commence par une scène de cuisine. Sauf que nous ne sommes pas dans les coulisses d’un restaurant trois étoiles. Les mets d’exception préparés ici sont destinés à des détenus, enfermés dans une tour prison. Ils sont deux par étage, le buffet s’arrête deux minutes à chaque niveau et c’est la règle du premier servi qui s’applique. Résultat, ceux d’en haut s’empiffrent, pendant que ceux d’en bas n’ont rien à manger. Et tout les mois, on change de place. Voici ce que découvre le naïf Goreng, le protagoniste principal de l’histoire, mis au parfum par son voisin de cellule, qui est là depuis quelques temps. 

Ovni SF présenté lors du dernier Festival de Toronto, La Plateforme (El Hoyo en VO), est un petit film bien barré comme le cinéma espagnol sait nous en concocter. Ce long-métrage au concept tordu n’est pas sans rappeler les récentes satires d’Alex de la Iglesia (El Bar, Mi Gran Noche), tout en lorgnant vers la critique sociale à la Bong Joon-ho. La lutte des classes rejouée ici a en effet des similitudes avec celle du Transperceneige. Et on pourrait aussi lui trouver des points communs avec Parasite, notamment pour les accès de violence qui viennent appuyer le propos du réalisateur, Galder Gaztelu-Urrutia, qui signe là sa première mise en scène. 

Passé une première partie captivante et angoissante, on regrette tout de même que La Plateforme ait dû mal à s’élever au dessus de son postulat de départ. Reste un très chouette film de série B, qui nous propose une vision de la condition humaine très cynique (ou réaliste, on ne sait plus trop aujourd’hui) et préfère prendre aux tripes plutôt que de le manipuler subtilement. Entre Sartre ("L’enfer, c’est les autres") et relecture du mythe de Don Quichotte, ça tire à boulet rouge sur le capitalisme tout en mettant l’individu face à ses responsabilités et son propre égoïsme. Et quel était donc le message du film ? Son final en faux semblant, dont on reparlera, laissera plus d'un spectateur dubitatif.