Chris Hemsworth dans Tyler Rake
Jasin Boland

Ca court, ça saute, ça défouraille dans tous les sens. Mais côté scénario, on est aux abonnés absents. Beaucoup de bruit et de fureur pour pas grand-chose

Côté suspense, c’est raté. Les premières minutes de Tyler Rake ne laissent guère de doute sur le destin funeste de son héros. Mais après tout, qu’importe. Dans ce genre de film à visée hautement spectaculaire, l’essentiel n’est jamais le but mais le chemin pour y parvenir. En l’occurrence une mission sur le papier hautement impossible. Celle d’un mercenaire et solitaire chargé par un puissant caïd mafieux bangladais incarcéré de sauver son fils des griffes de ses ennemis qui l’ont enlevé. Avant de passer pour la première fois derrière une caméra, Sam Hargrave était cascadeur (notamment sur Captain America : Civil war, où il a rencontré Joe Russo, scénariste de ce Tyler Rake). Et à l’écran, ça se voit ! Les course- poursuites, les bagarres au corps à corps, les explosions en tout genre s’enchaînent avec une efficacité indéniable.

Sauf que le film dure 2 heures. Et qu’entre deux défouraillages, il faut bien causer. Et là, ça se gâte. Dialogues indigents (« On ne se noie pas en tombant dans la rivière mais en restant immergé dedans »), psychologie des personnages aussi sommaire que bas de plafond (le mercenaire hanté par la mort de son fils d’une grave maladie car il avait fui son chevet pour s’engager comme militaire), flashbacks lourdauds… Tyler Rake gonfle les muscles pour écraser un moustique. Et la majorité des comédiens sont obligés d’en faire des tonnes pour être au diapason de ce surrégime permanent. A commencer par Chris Hemsworth empêtré dans ce rôle de chevalier vengeur ombrageux qui vire plus souvent qu’à son tour à la parodie bien involontaire.

Tyler Rake sort le 24 avril sur Netflix