DR

Il n'a que 44 ans et n'a réalisé "que" trois longs métrages, mais cela ne va pas empêcher le brillant réalisateur britannique Steve McQueen de se voir honoré par ses pairs le 13 décembre prochain à l'occasion des European Film Awards, dont la cérémonie se tiendra à Riga, en Lettonie.Designer de formation devenu artiste, plasticien, photographe et vidéaste ayant exposé partout dans le monde (notamment au MOCA de Los Angeles cet été), Steve McQueen est passé à la réalisation de cinéma en 2008 avec Hunger, le tableau sans compromis d'un activiste de l'IRA emprisonné à Belfast qui a mené une grève de la fin au début des années 80. Coup d'essai et coup de maître pour McQueen qui présente son film au Festival de Cannes dont il repart avec la Caméra d'Or du meilleur premier film.Trois ans plus tard, il filme un Michael Fassbender (devenu son acteur-fétiche) à nu dans tous les sens du terme dans Shame, et traite frontalement de l'addiction au sexe à travers un film magnifique et hypnotisant. Un long métrage arty, charnel et cruel qui vaudra à son interprète plusieurs prix internationaux dont la Coupe Volpi à la Mostra de Venise 2011.Pour son troisième film, Steve McQueen adapte l'autobiographie Douze ans d'esclavage de Solomon Northup (publié en 1853) et enrôle avec lui Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Lupita Nyong'o et Brad Pitt (également producteur). Film aussi utile dans le fond que plastiquement parfait, 12 Years a Slave impose définitivement Steve McQueen comme l'un des meilleurs réalisateurs de sa génération et il se voit décerner l'Oscar du meilleur film en 2014.Pour toutes ces raisons, les European Film Awards ont eu la bonne idée de récompenser cet artiste créatif et brillant, jeune et engagé, qui n'en est encore, espérons-le pour nos sens, qu'à l'aube de sa carrière déjà fascinante.La bande-annonce de 12 Years a Slave, sorti en France en janvier 2014 :