Alain Bashung est décédé cet après-midi à l'âge de 61 ans à l'hôpital Saint-Joseph à Paris. Il souffrait d'un cancer du poumon. Nous l'avions vu très affaibli lors des Victoires de la Musique le 28 février dernier, où il a raflé le plus grand nombre de récompenses, à savoir trois (celle de l’album chanson variété pour Bleu Pétrole, celle de l’artiste interprète masculin et celle du meilleur spectacle musical). Un bel hommage à ce chanteur, dont les titres "Osez Joséphine", "Gaby oh Gaby..", "Vertige de l'amour" ... restent dans les esprits de tous.Toutes nos condoléances à sa famille et ses proches. Alain Bashung, né le 1e décembre 1947 découvre la musique du côté de Strasbourg où il grandit auprès de ses grands-parents. Il intègre ainsi, très jeune, le Chœur de Wingersheim. Mais alors qu’il n’est âgé que de 12 ans, Alain se décide à rejoindre la capitale où il passe son temps à écouter la radio et découvre des artistes comme Gene Vincent, Buddy Holly ou encore Elvis Presley. Décidé à se lancer dans une carrière musicale, il monte son propre groupe, les Dunces, qui reste inconnu du public et ne fait pas long feu. Sa rencontre avec de nouveaux musiciens quelques années plus tard, lui donne l’envie de former un nouveau groupe, avec lequel il écume les bars à la recherche de contrats. A 19 ans, il sort enfin son premier 45 tours, Pourquoi rêvez-vous de l’Amérique ?. Il sort ainsi une douzaine de titres sous le pseudonyme de David Bergen. L’année 1973 marque la sortie de l’anonymat pour Alain Bashung qui incarne le personnage historique de Robespierre dans la comédie musicale La Révolution française de Shönberg. Il y fait la connaissance d’un autre chanteur rock, Dick Rivers, pour qui il va composer le titre Marylou. Il signe son premier album avec l’aide de Andy Scott et Boris Bergman, mais cette expérience est un nouvel échec. Alain Bashung persévère et sort en 1980, Gaby oh ! Gaby qui rencontre un succès inattendu et le propulse de manière définitive sur le devant de la scène. L’année suivante, son nouvel album, Pizza, est dans les bacs. Nouveau personnage incontournable de la scène rock française, il décide de découvrir de nouveaux horizons en débutant au cinéma dans Nestor Burma, détective de choc (1982), film pour lequel il compose aussi la bande-originale. Alliant sa passion pour la musique à son amour pour le septième art, il compose de multiples bandes-son tout en apparaissant à l’écran, comme par exemple avec Le Beauf (1986) ou Pigalle (1995). A l’affiche de Mon père, ma mère, mes frères et sœurs en 1999, puis de Je veux tout, il trouve le temps de composer la BO de Ma petite entreprise et de sortir un nouvel album Fantaisie Militaire (qui obtient trois Victoires de la musique). En 2001, Patrice Leconte fait appel à lui pour incarner le chanteur de Félix et Lola, tandis que l’année suivante c’est un rôle de composition que lui propose François Armanet , puisqu’il est le prof de philo de La Bande du drugstore . Il décide ensuite de s’essayer au cinéma d’animation en prêtant sa voix au méchant Maltazard d’ Arthur et les minimoys en 2006. Toujours aussi prolifique, cet auteur-chanteur-compositeur-acteur collabore en 2008 avec Daniel Darc pour le titre L.U.V, ainsi que sur le nouvel album de Dyonisos, La Mécanique du cœur. Après deux ans loin du grand écran, il revient pour apparaître dans le film à sketch, J’ai toujours rêvé d’être un gangster de Benchetrit où il joue face à face avec Arno, dans leurs propres rôles. Le 24 mars 2008, Bashung sort l'album Bleu pétrole, collaborant notamment avec Gaëtan Roussel de Louise Attaque, Arman Méliès et Gérard Manset, dont il reprend la chanson Il voyage en solitaire qui conclut l'album. Il entame ensuite une tournée et est notamment programmé dans plusieurs festivals. Le 10 juin 2008, il commence une série de récitals à l'Olympia malgré la chimiothérapie. Plusieurs des dates de concerts de ces derniers jours avaient été annulées.Revivez son dernier tube "Résidents de la République" :