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En pleine controverse, Nate Parker s’est exprimé sur l’affaire qui remonte à 1999.

Nate Parker a fait sensation à Sundance avec Birth of a Nation.

Mais ce n’est pas pour ce film sur l’esclavage, dont il est à la fois acteur, réalisateur, co-scénariste et co-producteur qu’il fait actuellement parler de lui.

Une affaire de viol dans laquelle il a été impliqué en 1999 refait surface. Nate Parker et son ami Jean Celestin, qui a co-écrit Birth of a Nation, ont été accusés d’avoir violé une étudiante de la Penn State University, où ils étaient eux-mêmes scolarisés. Les faits ont été jugés en 2001 et Nate Parker, qui affirme que la relation sexuelle était consentie, a été acquitté.

S’il est officiellement innocenté, l’acteur et réalisateur voit le scandale ressurgir au moment où sa carrière s’apprête à prendre son envol. Alors que Birth of a Nation devrait être diffusé en avant-première lors du Festival de Toronto le mois prochain, les organisateurs font face à une pression pour le déprogrammer.

Dans un communiqué adressé au Hollywood Reporter, ils ont réaffirmé leur volonté de montrer le film, déjà pressenti pour faire parler de lui aux Oscars : "Le Festival de Toronto est fier d’aider Birth of a Nation et l’histoire importante qu’il raconte à rencontrer le public. Nous projetterons le film comme prévu."

De son côté, Nate Parker a évoqué les faits qui lui sont reprochés dans un long post Facebook écrit de sa plus belle plume.

"Ce sont mes mots. Ils viennent de mon corps et n’ont pas été filtrés par une tierce personne. S’il vous plaît, lisez-les sans tenir compte de toute l’exposition médiatique que je peux avoir, mais en me considérant comme n’importe quel être humain. Je suis dévasté en vous écrivant.

Ces derniers jours, une partie de mon passé - mon arrestation, mon procès et mon acquittement pour agression sexuelle - est devenu l’objet d’intérêt de la part des médias, de spéculations sur les réseaux sociaux et de discussions dans le milieu. Je comprends pourquoi tant d’entre vous sont inquiets et ont des questions légitimes. Le droit à la sécurité pour les femmes et le fait que des hommes et des femmes s’engagent dans des relations saines sont des sujets extrêmement importants dont on doit parler, même si c’est difficile. Et de manière plus personnelle, en tant que père, mari, frère et homme profondément croyant, je comprends à quel point cet incident provoque de la confusion et de la douleur, particulièrement chez la jeune femme qui a été impliquée.

Je viens d’apprendre que cette jeune femme a mis fin à ses jours plusieurs années auparavant et ça m’emplit d’un profond chagrin… Je ne peux pas vous dire à quel point c’est dur d’apprendre cette nouvelle. Je ne peux m’empêcher de penser à toutes les conséquences que ça a sur sa famille.

Je ne peux pas - et je ne veux pas - ignorer la douleur qu’elle a enduré pendant et après notre procès. Alors que je maintiens que notre relation sexuelle a été consentie sans aucune ambiguïté, il y a des choses plus importantes que la loi. Il y a la morale : aucun homme qui se considère comme un homme de foi ne devrait ne serait-ce que se retrouver dans cette situation. En tant que père de filles âgé de 36 ans et en tant qu’homme de foi, je regarde mon passé d’adolescent et je peux dire sans la moindre hésitation que j’aurais dû faire preuve de plus de sagesse.

Je regarde cette époque, mon attitude indignée et ma volonté sincère dex prouver mon innocence, avec les yeux de quelqu’un qui devient plus sage avec le temps. Aujourd’hui, je vois que je n’ai peut-être pas montré assez d’empathie, même si je me battais pour laver ma réputation. De l’empathie pour cette jeune femme, de l’empathie pour la gravité de la situation dans laquelle je m’étais mis et dans laquelle j’avais mis d’autres personnes.

Je ne peux pas changer ce qui s’est passé. Je ne peux pas ramener cette jeune femme, qui a été la fille de quelqu’un, la sœur de quelqu’un et la mère de quelqu’un, à la vie… J’ai tellement changé depuis mes 19 ans. J’ai grandi et j’ai mûri de tant de manières et j’ai encore beaucoup à apprendre. J’ai essayé de me conduire de manière à faire honneur à toute ma communauté - et je continuerai à le faire du mieux que je peux.

Ceci dit, je sais aussi qu’il y a des blessures que ni le temps ni les mots ne peuvent guérir. Je n’ai jamais fui cette période de ma vie et je ne le ferai jamais. S’il vous plaît, ne prenez pas ça pour une tentative de résoudre cette affaire avec un communiqué. Je vous supplie seulement d’accepter cette lettre comme ma réponse à cette situation.

Nate"