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Meg Tilly, en 2012.

Meg Tilly, en 2012.

Meg Tilly dans "Les Copains d'abord", en 1983.

Meg Tilly dans "Les Copains d'abord", en 1983.

Meg Tilly dans "The Two Jakes", en 1990.

Meg Tilly dans "Agnès de Dieu", en 1985.

Meg Tilly dans "Valmont", en 1989.

Meg Tilly dans "Valmont", en 1989.

Meg Tilly dans "Valmont", en 1989.

Meg Tilly dans "Les Copains d'abord", en 1983.

Meg Tilly

Meg Tilly

Meg Tilly dans "Body Snatchers", en 1993.

Meg Tilly dans "Valmont", en 1989.

Star des Copains d'abord et du magnifique Valmont dans les années 80, où en est aujourd'hui la charismatique brune ?

Il existe de nombreux artistes qui connaissent un immense succès pendant une courte période. Ce succès peut se caractériser par exemple par quelques films qui ont triomphé à une certaine époque, une couverture médiatique énorme à un moment donné, ou un Oscar de la meilleure actrice pour un rôle isolé. Et puis soudain, plus rien (ou presque), ces artistes tombent subitement dans l'oubli et l'anonymat aussi vite qu'ils ont attiré la lumière. Ils disparaissent de l'écran radar sans rien laisser d'autres que des souvenirs plein la tête, des souvenirs nostalgiques de cinéphiles.

Parfois dû à un retrait choisi, tout simplement pour changer de vie, élever des enfants, ou évoluer vers d'autres sphères. Ou à l'opposé, ce retrait peut être provoqué à cause du vieillissement, du temps qui passe, et donc, du manque d'intérêt des studios et des productions. Ces disparitions soudaines sont d'autant plus surprenantes qu'elles se développent d'une façon exponentielle avec le temps. En effet, aujourd'hui, combien de Mary Elizabeth Mastrantonio, de Meg Ryan, ou de Rebecca de Mornay presque oubliées pour une Meryl Streep toujours au sommet ? Une carrière est un travail de longue haleine, un investissement perpétuel. Et il faut compter sur une bonne dose de chance aussi.

A travers cette rubrique baptisée "Mais qu'est devenu(e)... ?", nous vous proposons régulièrement de vous replonger dans une époque, une période, une filmographie, une histoire. Celle d'un comédien ou d'une actrice qui aura marqué le septième art de son empreinte avant de disparaître aussi vite qu'il ou qu'elle était venu(e).

Mais qu'est devenue... Meg Tilly ?

En une dizaine d'années et une poignée de films, tournés entre 1980 et 1990, la charmante Meg Tilly, 55 ans, aura marqué à jamais l'histoire du cinéma. De part sa beauté et sa présence, sa grâce et sa sensualité, la belle Américaine aura laissé sa trace dans la grande histoire hollywoodienne.
En effet, de son charme naïf et enivrant dans Valmont à sa douceur exacerbée dans Les Copains d'abord en passant par la religieuse de Agnès de Dieu ou la femme fatale de The Two Jakes, Meg aura été une étoile filante dans la galaxie du septième art.

Née le 14 février 1960 à Long Beach, au sud de Los Angeles, en Californie, la ravissante Meg passe les premières années de sa vie dans une fratrie de quatre enfants (dont l'aînée est la comédienne Jennifer Tilly - vue notamment dans Bound) entre un père américain d'origine chinoise vendeur de voitures d'occasions et une mère institutrice.
Après le divorce de ses parents, la jeune fille suit sa mère au Canada et se découvre une passion qui allait la suivre durant toute son adolescence : la danse. Une passion totale dans laquelle elle excelle, au point de tenter sa chance en 1980, à 20 ans, en se présentant au casting de Fame, la comédie musicale que Alan Parker (Midnight Express) est en train de préparer pour la MGM.
Si c'est la chanteuse Irene Cara qui décroche le rôle principal, Meg est également enrôlée pour ses qualités de danseuse.
Malheureusement pour elle, à l'instar de Diane Kruger (elle-même ex-danseuse), Meg Tilly a un accident l'année suivante et, grièvement blessée au dos, elle est obligée d'abandonner sa passion de toujours. Cependant, avec le temps, cet accident aura été un mal pour un bien, car cette première passion lui a permis de s'en découvrir une seconde grâce à son expérience heureuse sur Fame. Ainsi, Meg se lance dans le métier d'actrice, se dégotte un agent et court les castings.

Après deux films d'horreur (dont le très oubliable Psychose II), Meg rencontre le grand Lawrence Kasdan qui lui offre le rôle de Chloe dans Les Copains d'abord, formidable film de potes réalisé en 1983 et devenu LA référence du genre, avec notamment Kevin Kline, Glenn Close, Tom Berenger, Jeff Goldblum et William Hurt. Chronique laconique et intime extrêmement réussie et devenue culte autant pour son casting dément que ses scènes touchantes ou sa B.O. sans fausse note, Les Copains d'abord fait émerger un talent et une beauté rare dans ce début des années 80 : Meg Tilly.

Si ce film a mis le pied à l'étrier à la jeune comédienne, c'est son incroyable interprétation de Sœur Agnes dans Agnès de Dieu, le thriller religieux de Norman Jewison avec Jane Fonda et Anne Bancroft qui allait la consacrer. Pour sa troisième réelle expérience de comédienne, et à seulement 25 ans, la jeune actrice est nommée à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle et remporte le Golden Globe Award. Meg Tilly est en place.

Dès lors, la jolie brune a le choix pour ses futurs projets et les scénarios s'entassent. Elle décide de prendre deux ans pour faire deux enfants - Emily et David - à son mari, le producteur Tim Zinnemann, qu'elle quittera en 1989 au moment où elle tombera amoureuse de l'acteur britannique Colin Firth, rôle-titre du Valmont de Milos Forman qu'elle tourne cette année-là.
Malgré son flop monumental au box-office (33 millions de dollars de budget, 1 million de recette), cette libre adaptation des Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos par le réalisateur de Vol au-dessus d'un nid de coucou et Amadeus, est une merveille de film en costumes. Une réussite totale qui n'a eu le malheur que de sortir un an après le succès des Liaisons Dangereuses de Stephen Frears et donc de ne pas trouver son public malgré une certaine distance quant à son dénouement. Mais Valmont reste une œuvre extrêmement belle et aboutie, dans laquelle le trio d'acteurs formé par Colin Firth (le Vicomte de Valmont), Meg Tilly (Madame de Tourvel) et Annette Bening (la Marquise de Merteuil) réalise des merveilles d'élégantes perversités.

Avec Valmont, Meg atteignit des sommets artistiques. Seul le succès du film manqua à l'heureux épilogue de cette aventure, même si de sa relation avec Colin Firth naîtra un petit Will, en 1990, quelques mois après le tournage du film.

Au début de cette décennie, après deux nouveaux films - The Two Jakes de Jack Nicholson dans lequel elle incarne une superbe femme fatale, et le remake de Body Snatchers par Abel Ferrara -, Meg se sépare de Colin. Elle se retrouve en 1995, à 35 ans, avec trois enfants et décide alors de mettre sa carrière entre parenthèses et de ne se consacrer qu'à sa fille et ses deux fils.
La parenthèse durera quinze ans. Quinze ans durant lesquels Meg se consacrera à sa vie privée - elle épousera John Calley (entre 1995 et 2002), l'ancien président de Sony Pictures de trente ans son aîné - et à l'écriture. Elle publiera en effet Singing Songs, l'histoire d'une fillette et de ses sœurs agressées par leur beau-père violent. Un roman ouvertement autobiographique qui lui permettra d'exorciser ses vieux démons et les abus sexuels perpétrés par son beau-père.
Mais ces dernières années, Meg rêve d'un come-back. Et comme beaucoup d'anciennes gloires qui tentent un retour au premier plan, c'est à la télévision que la superbe actrice réapparaît. On a en effet eu le plaisir de la retrouver l'année dernière au générique de la série Bomb Girls, un excellent show canadien diffusé sur le réseau Global et sur Chérie 25 en France qui suit un groupe de femmes travaillant pour les usines d'armement canadiennes pendant la Seconde Guerre Mondiale.
La série est un succès et un long métrage serait en préparation. Mais qu'il se fasse ou non, Meg Tilly est bien de retour, après presque deux décennies d'absence, et on espère vraiment qu'elle est revenue pour longtemps.

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