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FORDE Jessica
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PHOTOS - Pignon : Francis Veber évoque le personnage culte de ses films

Pierre Richard dans Les Fugitifs (1986) : "Une confirmation"

Patrick Timsit dans L'Emmerdeur (2008) : "Un beau numéro d'acteur, hélas inutile..."

Pierre Richard dans Les Compères (1983) : "Une formidable découverte"

Gad Elmaleh dans La Doublure : "Un Pignon lunaire, proche de Buster Keaton"

Daniel Auteuil dans Le Placard (2001) : "Une grande acrobatie d'acteur"

Jacques Villeret dans Le Dîner de cons (1998) : "Une splendeur, mon Pignon préféré"

Jacques Brel dans L'Emmerdeur (1973) : "Une bonne surprise"

<strong>Dans L?Emmerdeur, film que diffuse ce soir France 2 juste après Les Fugitifs, le personnage de François Pignon, joué par Jacques Brel, apparaît pour la première fois. Le scénariste Francis Veber revient sur ce héros qu?il a créé et sur le tournage où Ventura s?est pris d?amitié pour Jacques Brel. En 35 ans, ce personnage culte a traversé sept comédies à succès. Le réalisateur profite de la parution de ses mémoires intitulées <em>Que ça reste entre nous</em> (Robert Laffont) pour définir chaque Pignon.</strong>pagebreak<strong>Comment est né le personnage de François Pignon, incarné par Jacques Brel ? </strong>Le tout premier François Pignon est apparu dans <em>Le Contrat</em>, une pièce jouée en 1969 au théâtre du Gymnase. En 1973, <em>Le Contrat</em>, adapté au cinéma, devient <em>L?Emmerdeur</em> et Jacques Brel entre dans la peau de mon Pignon. pagebreak<strong>En 1973, lors du casting, qui a l?idée géniale de mettre Jacques Brel face à Lino Ventura ?</strong>Le réalisateur Edouard Molinaro était ami avec Brel qu?il avait fait tourner dans Mon Oncle Benjamin. Il l?a donc repris dans <em>l?Emmerdeur</em>. Et moi, je me suis occupé de démarcher Lino Ventura, ce qui ne fut pas une mince affaire.pagebreak<strong>Vous racontez dans vos mémoires <em>Que ça reste entre nous</em> (Robert Laffont) que l?entrevue avec Ventura se passe très mal?</strong>Je me rends chez Lino alors qu?il venait d?être visité par Georges Lautner pour interpréter le personnage de Rossignol dans Il était une fois un flic. Il ne voulait pas faire ce film et se montrait d?une humeur massacrante. J?étais décomposé. Vu que je n?avais plus rien à perdre, je lui ai donné le script de <em>l?Emmerdeur</em> en lui proposant le rôle de Milan, le tueur implacable. Le soir même, il m?appelle en disant <em>"Je veux ce rôle" </em>! pagebreak<strong>Sur le tournage, Jacques Brel était mort de trac avant chaque prise? Étonnant, pour un chanteur habitué à la scène ?</strong>Brel, qui n?était pas un acteur comique, a eu beaucoup de mal à entrer dans son personnage. Il était transis de peur, fumait cigarette sur cigarette, comme liquéfié d?angoisse. Ce qui a ému Lino. Du coup, Ventura, qui admirait Jacques Brel, l?a pris sous son aile. Sur le plateau, à Montpellier, ils s?isolaient tous les deux pour répéter les dialogues, comme un instit avec son élève. Croyez-moi, c?était touchant. pagebreak<strong>Face à un duo aussi culte, vous ne regrettez pas votre récent remake avec Patrick Timsit et Richard Berry ?</strong>Si? Vouloir rivaliser avec des légendes comme Brel et Ventura fut une grosse erreur. Même si Berry et Timsit sont tous les deux de grands acteurs, il ne fallait pas profaner la sépulture du premier <em>Emmerdeur</em>.pagebreak<strong>Revenons à votre héros récurrent, François Pignon. Qu?est-ce qui explique son succès et sa longévité ?</strong>Pignon est un petit homme dans la foule, toujours inattendu, candide, que l?on regarde avec incrédulité. Mais il parvient dans chaque film à se transcender et à s?élever à la hauteur des <em>"durs"</em> qui l?entourent, pour souvent les dépasser. À l?image de celui incarné par Jacques Villeret dans Le Dîner de cons?pagebreakInterview Jean-Baptiste Drouet, journaliste à <em>Télé 7 Jours</em>

Dans L’Emmerdeur, film que diffuse ce soir France 2 juste après Les Fugitifs, le personnage de François Pignon, joué par Jacques Brel, apparaît pour la première fois. Le scénariste Francis Veber revient sur ce héros qu’il a créé et sur le tournage où Ventura s’est pris d’amitié pour Jacques Brel. En 35 ans, ce personnage culte a traversé sept comédies à succès. Le réalisateur profite de la parution de ses mémoires intitulées Que ça reste entre nous (Robert Laffont) pour définir chaque Pignon.Comment est né le personnage de François Pignon, incarné par Jacques Brel ? Le tout premier François Pignon est apparu dans Le Contrat, une pièce jouée en 1969 au théâtre du Gymnase. En 1973, Le Contrat, adapté au cinéma, devient L’Emmerdeur et Jacques Brel entre dans la peau de mon Pignon. En 1973, lors du casting, qui a l’idée géniale de mettre Jacques Brel face à Lino Ventura ?Le réalisateur Edouard Molinaro était ami avec Brel qu’il avait fait tourner dans Mon Oncle Benjamin. Il l’a donc repris dans l’Emmerdeur. Et moi, je me suis occupé de démarcher Lino Ventura, ce qui ne fut pas une mince affaire.Vous racontez dans vos mémoires Que ça reste entre nous (Robert Laffont) que l’entrevue avec Ventura se passe très mal…Je me rends chez Lino alors qu’il venait d’être visité par Georges Lautner pour interpréter le personnage de Rossignol dans Il était une fois un flic. Il ne voulait pas faire ce film et se montrait d’une humeur massacrante. J’étais décomposé. Vu que je n’avais plus rien à perdre, je lui ai donné le script de l’Emmerdeur en lui proposant le rôle de Milan, le tueur implacable. Le soir même, il m’appelle en disant "Je veux ce rôle" ! Sur le tournage, Jacques Brel était mort de trac avant chaque prise… Étonnant, pour un chanteur habitué à la scène ?Brel, qui n’était pas un acteur comique, a eu beaucoup de mal à entrer dans son personnage. Il était transis de peur, fumait cigarette sur cigarette, comme liquéfié d’angoisse. Ce qui a ému Lino. Du coup, Ventura, qui admirait Jacques Brel, l’a pris sous son aile. Sur le plateau, à Montpellier, ils s’isolaient tous les deux pour répéter les dialogues, comme un instit avec son élève. Croyez-moi, c’était touchant. Face à un duo aussi culte, vous ne regrettez pas votre récent remake avec Patrick Timsit et Richard Berry ?Si… Vouloir rivaliser avec des légendes comme Brel et Ventura fut une grosse erreur. Même si Berry et Timsit sont tous les deux de grands acteurs, il ne fallait pas profaner la sépulture du premier Emmerdeur.Revenons à votre héros récurrent, François Pignon. Qu’est-ce qui explique son succès et sa longévité ?Pignon est un petit homme dans la foule, toujours inattendu, candide, que l’on regarde avec incrédulité. Mais il parvient dans chaque film à se transcender et à s’élever à la hauteur des "durs" qui l’entourent, pour souvent les dépasser. À l’image de celui incarné par Jacques Villeret dans Le Dîner de cons…Interview Jean-Baptiste Drouet, journaliste à Télé 7 Jours