Toutes les critiques de Stillwater

Les critiques de Première

  1. Première
    par François Léger

    Bill Baker (Matt Damon), foreur de pétrole du fin fond de l’Oklahoma - la petite ville de Stillwater qui donne son titre au film - s’installe à Marseille pour tenter de faire innocenter sa fille (Abigail Breslin), emprisonnée pour un meurtre qu'elle nie avoir commis. Bloqué par la barrière de la langue, il demande de l'aide à Virginie (Camille Cottin) et sa jeune fille, avec qui il se lie d’amitié. Fabriqué sur des promesses jamais tenues, Stillwater avance constamment masqué, d’abord déguisé en film judiciaire, puis en thriller, avant de bifurquer vers le revenge movie l'espace de quelques instants... pour mieux faire un 180 degrés en direction de la romance et du drame familial. Un enchaînement de fausses pistes rarement heureux, comme autant de métaphores un peu grossières du voyage intérieur de son héros, redneck bourru et alcoolique en quête de rédemption et de liens familiaux. De quoi faire chavirer la plus belle idée du film : décrire les Etats-Unis à travers les yeux des Français, et la France à travers ceux d'un Américain. Trop long et trop verbeux, Stillwater menace constamment de s’effondrer mais tient en équilibre sur Matt Damon - formidable dans un pur rôle de composition - et Camille Cottin, dont les très belles scènes en duo permettent à Tom McCarthy (Spotlight, Timmy Failure, The Visitor…) de faire passer l'essentiel de son message sur la capacité de l’humain à se réinventer, ainsi que de dérouler une chronique plutôt bien vue de la classe ouvrière américaine sous l’ère Trump.