Une vie Surnommé le Schindler britannique, Nicholas Winton a sauvé des centaines d’enfants juifs vivant à Prague en organisant des convois vers Londres, avant que la ville tombe aux mains des Nazis, en 1938. Un geste resté méconnu jusqu’à ce soir de 1988 où la BBC l’a invité à témoigner en réunissant à ses côtés ceux qui avaient survécu grâce à lui. James Hawes raconte cette histoire en multipliant les aller- retour entre les deux époques. |
Thierry Chèze | |
Sleep Un couple, un appartement, un bébé en chemin, et le train-train quotidien qui part soudain en vrilles parano… Contrairement aux apparences, nous ne sommes pas dans Rosemary’s baby, mais dans Sleep, premier long-métrage du Coréen Jason Yu. |
Frédéric Foubert | |
Le Pion du général Dans une petite ville indonésienne, le jeune Rakib travaille comme employé de maison dans le manoir d’un général à la retraite en pleine campagne pour les municipales. Alors que l’ex militaire prend le garçon sous son aile, sa figure paternelle devient étouffante et menaçante, jusqu’à l’écraser et l’objectifier. Le Pion du général apporte un vent de fraîcheur dans le paysage du cinéma indonésien à travers un thriller intense qui maitrise parfaitement ses codes. |
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3 | Il fait nuit en Amérique Chaque jour à Brasilia, la police est appelée par des habitants qui découvrent près de chez eux un animal sauvage échappé du parc national. «Pouvez-vous venir récupérer cette bestiole?», les entend-on souffler dans le combiné tandis que se multiplient à l’écran les plans nocturnes de tamanduas, loups à crinière, renard des savanes… Porté par sa photographie somptueuse, ce documentaire restitue avec beaucoup de grâce les tensions entre une urbanisation devenue folle et la faune silencieuse qui perd, peu à peu, son droit de cité. Emma Poesy |
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Double foyer Un couple qui a décidé de ne pas vivre ensemble mais dans deux appartements séparés suscite l’incompréhension de leurs proches au point de remettre en cause le lien fort qui les unit. Difficile de se passionner pour un récit dont on ne croit à aucun des rebondissements tant les enjeux apparaissent minces. Pour en faire le sujet de son premier long, l’autrice-journaliste Claire Vassé doit forcément être certaine du contraire. Mais elle ne parvient jamais à le transmettre. |
Thierry Chèze | |
Les Derniers hommes Né d’une rencontre entre Jacques Perrin (légendaire acteur, réalisateur et producteur disparu en 2022) et David Oelhoffen (réalisateur de Loin des hommes ou Frères ennemis), ce film de guerre situé en 1945 en Indochine suit un groupe de légionnaires étrangers traqués par l’armée japonaise qui tentent de survivre dans la jungle pour rejoindre la base alliée la plus proche. |
Damien Leblanc | |
Bye Bye Tibériade Arrière-petite-fille d’une longue lignée de femmes palestinienne, Lina Soualem est la première de sa famille à être née loin de Tibériade, enclave palestinienne à la frontière du Liban et de la Syrie. Cet éloignement, elle le doit à sa mère, Hiam Abbass, partie du pays très jeune pour devenir actrice à Paris. C’est à cette dernière que s’intéresse ce documentaire émouvant dans lequel Lina Soualem retrace, grâce à de très belles images d’archives, l’histoire familiale. |
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Au fil des saisons On a découvert le duo Hanna Ladoul- Marco La Via avec Nous les coyotes, un premier long sur un jeune couple confronté au rêve américain. A rebours de la majorité de la critique, Première n’avait pas été convaincu par ce film charmant mais peinant à tenir sur la longueur. Soit exactement ce qu’on éprouve devant cette chronique d’une relation grand- mère- mère- fille – que tout semble opposer avant de se rapprocher - au sein d’une ferme où elles élèvent des poules. |
Thierry Chèze | |
Le Royaume des abysses Un film d’animation complètement psychédélique, affolant visuellement, qui vous retourne le cerveau … On sait qu’on vous fait le coup souvent. Dans le cas du Royaume des abysses, c’est pourtant vrai à 100, à 150, à 200 %. A tel point qu’on commencera par vous conseiller, une fois n’est pas coutume, de découvrir le film en version française. En fait, on insiste même pour que vous le voyez en VF, et en 3D en plus pour faire le combo gagnant. |
Sylvestre Picard | |
L'Empire « Gare aux héros et aux saints ! », prévient Belzébuth incarné par un Fabrice Luchini halluciné dont la diablerie est d’autant plus saisissante qu’elle repose sur la complète sidération d’un acteur pas certain de savoir ce qu’il est censé faire. Il est seul dans un vaisseau spatial cathédrale prêt à amender une humanité primitive. Le périmètre à conquérir est fait de dunes, de champs de patates, de départementales rectilignes, d’une mer infinie... Le Nord de Dumont, son territoire. |
Thomas Baurez | |
L'Empire « Gare aux héros et aux saints ! », prévient Belzébuth incarné par un Fabrice Luchini halluciné dont la diablerie est d’autant plus saisissante qu’elle repose sur la complète sidération d’un acteur pas certain de savoir ce qu’il est censé faire. Il est seul dans un vaisseau spatial cathédrale prêt à amender une humanité primitive. Le périmètre à conquérir est fait de dunes, de champs de patates, de départementales rectilignes, d’une mer infinie... Le Nord de Dumont, son territoire. |
Thomas Baurez | |
Le Successeur Coup de force cinématographique qui remporta le César du meilleur film et sidéra par sa description de l’emprise patriarcale et des violences familiales, Jusqu’à la garde avait placé haut la barre des attentes autour de Xavier Legrand. Le talentueux réalisateur revient ainsi avec un deuxième long métrage qui montre cette fois comment le patriarcat exerce aussi une brutalité sur les hommes adultes - et pas seulement sur les femmes et les enfants. |
Damien Leblanc | |
Bob Marley: One love Ce qui frappe dans ce Bob Marley, one love, c’est comment le film se définit par ses manques -on reste sans cesse sur notre faim, tant le film semble éviter soigneusement tout risque d’aspérité en gommant le plus de passages possibles. Au fond, le film ne surprendra pas les accros aux biopics musicaux-pâtés en croûte, sur-verrouillés par l’entourage de l’idole concernée, façon Bohemian Rhapsody. |
Sylvestre Picard | |
Maison de retraite 2 Dans le premier Maison de retraite, Kev Adams incarnait Milann, jeune type arrogant, détestant les vieux et obligé de bosser en Ehpad dans le cadre de ses Tiges. Vite converti en bon samaritain, il redonnait leur dignité aux pensionnaires et imaginait même un choc des cultures en confrontant ses pensionnaires décrépits à des orphelins turbulents. Un prétexte pour offrir à ses comédiens carte vermeil de quoi s’amuser et à ses spectateurs une démo de bons sentiments. |
Pierre Lunn | |
Vivants Le nouveau long-métrage d’Alix Delaporte (Angèle et Tony, Le Dernier coup de marteau...) acte de la fin d’un monde, celui du journalisme d’investigation. Un monde qui ne semble plus compatible avec la loi d’un marché qui carbure à une rentabilité immédiate. Or le propre d’une enquête est justement de savoir se détacher des contraintes du temps, la vérité étant par essence une proie difficile à cerner. A la télévision française, la quête du sensationnel et de cette « proximité » si chère aux annonceurs ont considérablement réduit la notion même de « terrain ». |
Thomas Baurez | |
Rose, petite fée des fleurs Rose est une adorable petite fée. Précisons : une fée des fleurs. Habillée d’une robe en forme de bourgeon et munie d’une baguette magique, notre héroïne parcourt chaque jour une clairière enchantée. Le matin, elle fait éclore les fleurs du rosier qu’elle habite avant de les fermer à la nuit tombée. Mais en dépit de cette existence bucolique et enchantée, Rose se sent triste. Plutôt, elle se sent seule. Un jour, au hasard d’un malentendu entre plusieurs habitants de la clairière, la fée rencontre un papillon, Satin. Une nouvelle amie, le début du bonheur. |
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Le Molière imaginaire Se déroulant intégralement le soir du 17 février 1673, ce film réalisé par le dramaturge Olivier Py relate les dernières heures de la vie de l’illustre Molière, en assumant une part d’invention. Présent sur la scène du théâtre du Palais-Royal où il joue lui-même sa pièce Le Malade imaginaire, Molière se trouve au coeur d’un tourbillon d’affects à régler en coulisses avec sa troupe de comédiens. |
Damien Leblanc | |
Chienne de rouge Comme ces chiens de rouge qui suivent les traces de sang à la recherche du gibier blessé, Yamina Zoutat part à la chasse. Avec ce documentaire, cette ancienne chroniqueuse judiciaire traque le sang de manière obsessionnelle suite à une frustration longtemps refoulée : celle de l’interdiction d’en montrer lors de son enquête sur le procès du sang contaminé de 1999. |
Lucie Chiquer | |
Chien et chat Sur le papier, il y a bel et bien une idée de cinéma intéressante à la base de Chien et chat : raconter façon cartoon la traque d'un couple félin-canin par des humains délirants (un faux aveugle, une influenceuse et un super-flic) pour retrouver un rubis volé à un musée. Les modèles sont là, indéniablement : Fous d'Irène, La Panthère rose, le cartoon américain... |
Sylvestre Picard | |
20 000 espèce d'abeille Récompensé par un prix d’interprétation à Berlin (pour la saisissante Sofio Otero) et ce week- end aux Goyas, 20 000 espèces d’abeilles met en scène, le temps d’un été en famille au cœur du Pays Basque, Cocó, androgyne et réservé, qui, à 8 ans, peine à savoir qui il est. Fille ou garçon ? Et les interrogations de cette enfant transgenre donnent naissance à un film d’une rare sensibilité sur un sujet trop souvent survolé voire caricaturé mais sans s’enfermer dans un geste simplement militant. |
Thierry Chèze | |
Sans jamais nous connaître C’est un film qui vous happe en une poignée de plans créant instantanément une empathie avec son personnage principal dont saute au visage la profonde douleur enfouie que le récit va s’employer à faire remonter à la surface pour la soigner et pourquoi pas la guérir. Une empathie qui fait qu’on est prêt à accepter chaque rebondissement de l’aventure nappée de fantastique que propose Andrew Haigh dans cette adaptation de Strangers de Taichi Yamada. |
Thierry Chèze | |
Les Toutes petites créatures Apprendre en s’amusant ! tel est le credo de la dernière création des studios Aardman. Les toutes petites créatures du titre sont d’adorables petites boules de pâtes à modeler munies de paires d’yeux. Adressée aux tout petits, cette succession de courts épisodes de quelques minutes met en scène cette nouvelle génération de Barbapapa en pleine découverte de leur environnement. Par le jeu et l’expérimentation, ces petites créatures apprennent la joie, le plaisir mais aussi la peur, la tristesse et l’importance de l’amitié. |
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Le Royaume de Kensuké Cette adaptation d’un roman de Michael Corpurgo (l’auteur de Cheval de guerre) met en scène un gamin de 11 ans qui, embarqué dans un tour du monde à la voile par ses parents, passe par- dessus bord pendant une tempête et se retrouve échoué sur une petite île habitée par un ancien soldat japonais ayant pour seuls compagnons des orang- outangs devenus ses amis. |
Thierry Chèze | |
Race for glory: Audi vs Lancia Le monde du rallye ayant jusqu’ici peu inspiré le grand écran, on attendait avec curiosité la manière dont Stefano Mordini allait s’en emparer et ce d’autant plus que ce dernier a choisi d’aborder sa période la plus haletante (les années 80) à travers un angle précis : la guerre entre les deux constructeurs alors rois, Audi et Lancia. Et la déception va bien au- delà de l’attente ! D’abord car dans cet univers moins filmé par la TV que la F1 et laissant donc plus de liberté dans la mise en images des courses, il n’y a pas le début du commencement d’une idée de comment les filmer. |
Thierry Chèze | |
Elaha À l'aube de son mariage, Elaha, jeune femme kurde vivant en Allemagne, entame une course contre la montre lorsqu’elle décide de se faire reconstruire l'hymen. Et quelle expérience plus brutale que celle d’une femme cherchant à se réapproprier son propre corps ? Un corps qui n'a jamais été le sien, tantôt propriété du père, tantôt domaine du mari. |
Lucie Chiquer | |
Green border Avec la Méditerranée, la frontière entre la Belarus et la Pologne constitue l’autre porte d’entrée européenne pour ceux qui fuient la misère et la guerre dans leurs pays en quête d’un Eldorado. Et c’est cette zone de total non- droit qu’Agnieszka Holland a décidé de raconter avec son nouveau film, récompensé à la Mostra et honni dans son pays où le Ministre de la Justice polonais d’extrême- droite l’a comparé à de la propagande nazie. Une réaction qui en dit surtout long sur le choc suscité par la découverte de cette fresque de 2h30. |
Thierry Chèze | |
Daaaaaali ! Dupieux a le sens du gag. L’efficacité de celui qui ouvre son nouveau film voyant un Dali edouardbaerisé marcher dans un couloir d’hôtel sans fin suffirait presque à notre bonheur. Mais poursuivons. L’artiste autosatisfait cherche ici à rejoindre une jeune journaliste et repartira illico dans l’autre sens une fois prévenu qu’aucune caméra ne sera là pour immortaliser l’entretien. |
Thomas Baurez | |
La Bête Célébré pour les audaces stylistiques de L'Apollonide ou de Saint Laurent, Bertrand Bonello avait réalisé ces dernières années des films moins en vue. Mais avec La Bête, libre adaptation du roman d’Henry James La Bête dans la jungle, il signe un flamboyant mélodrame aux airs futuristes où une grande histoire d’amour contrariée se déploie sur trois temporalités. |
Damien Leblanc | |
Sous le vent des Marquises Narrant l’histoire d’un acteur en plein doute qui s’apprête à jouer Jacques Brel dans un film mais essaie en même temps de renouer avec sa fille qu’il a longtemps délaissée, Pierre Godeau (Raoul Taburin) livre un récit intimiste qui fait écho aux rapports qu’il a pu avoir avec son propre père Philippe, producteur (Le Huitième jour…) et cinéaste (Le Dernier pour la route…) à succès. On ne verra pas ici les îles Marquises du titre mais la Bretagne, filmée comme un territoire de réconciliation où se frottent réalité et fiction. |
Damien Leblanc | |
Nuit noire en Anatolie C’est une histoire qui se poursuit à l’ombre d’un mort. Après sept ans d’absence, Ishak revient dans sa péninsule anatolienne natale pour veiller sur sa mère malade. Grand gaillard au regard sombre, il semble porter sur ses seules épaules la culpabilité de tout un village. De flashbacks en cauchemars, Özcan Alper met peu à peu son spectateur sur la trace du disparu. Il s’appelait Ali, avait les yeux clairs et les cheveux blonds façon ange blond de Visconti. Il était différent des autres: lettré, écologiste et sans doute trop délicat pour être un homme, un vrai. |