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Ce spin-off avec Jeremy Renner sera diffusé demain soir sur France 2.

Dimanche soir, la saga Bourne revient sur France 2... mais sans Jason Bourne. Notre rencontre avec Edward Norton, qui incarne l'ennemi de la star de ce "spin-off" d'action Jeremy Renner.

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Première : Votre personnage dans Jason Bourne – L’Héritage n’est pas un bad guy classique, mais plutôt un bureaucrate qui essaie juste de faire son job… 
Edward Norton : Dans ma tête, je le voyais plus comme un chevalier Jedi qu’un bureaucrate (rires). Avec ce film, Tony Gilroy pose la question de savoir s’il est possible de rationaliser les actes absolument répréhensibles de ces gens, sachant qu’ils sont commis au nom d’un « plus grand bien ». À quel moment la ligne est-elle franchie ? Et oui, je n’ai jamais envisagé mon personnage comme un « vilain ». Pour moi, un vilain est quelqu’un qui prend du plaisir à faire le mal, comme Blofeld ou Dr No. Les rôles écrits par Tony sont plus sophistiqués que ça. D’ailleurs, Jeremy (Renner) et Rachel (Weisz)ne sont pas non plus des victimes, dans le sens où ils participaient de leur plein gré à cette opération avant qu’on ne cherche à les éliminer.

Pardon, mais j’ai un peu bloqué sur cette histoire de chevalier Jedi…
Je faisais la comparaison car mon personnage est celui qui possède une vraie vision d’ensemble de tous les événements de la saga, le mec à qui répondent les autres. Ça le fait presque sourire lorsqu’il tombe sur quelqu’un qui pense pouvoir le menacer alors qu’il a déjà dix longueurs d’avance sur lui. Si ces gens étaient des poupées russes, il serait la plus grande, celle qui contient toutes les autres. Il est maître de son univers.

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Vous n’êtes pas le genre d’acteur qu’on attend forcément dans un spin-off de Bourne. Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Il existe plusieurs types de films d’espionnage. Tom Cruise qui escalade un building avec des gants adhésifs en est un, et je pense que tout le monde regarde ça en sachant qu’il s’agit de science-fiction. James Bond est encore autre chose, mais toujours dans un style fantaisiste. Bourne, par contre, présente une réalité qui ne semble pas si éloignée de la notre. Beaucoup plus crédible, en tous cas. Tony Gilroy y a développé des thèmes que je trouve fascinants.

Jeremy Renner et Rachel Weisz vivent des péripéties qui les emmènent jusqu’à Manille, pendant que vous passez la quasi totalité du film dans un bureau. Jaloux ?
Vous avez vu cette scène où mon personnage est sur son Blackberry et téléphone en même temps d’une ligne fixe ? Si vous n’êtes pas impressionné par une telle cascade, je ne sais pas ce qu’il vous faut ! En plus, je suis quand même parti à Manille avec eux pour tourner ma scène de flashback avec Jeremy. Et pendant qu’ils bossaient comme des acharnés sur le reste de leurs séquences, je visitais les Philippines avec mon sac sur le dos. C’était super.

Quand vous tourniez Peur primale, il y a 17 ans, est-ce que vous pensiez vous retrouver un jour où vous êtes aujourd’hui ?
Ce qui est sûr, c’est que personne ne m’avait parlé des press junkets. Je pensais que les stars de cinéma pouvaient profiter de leurs week-ends une fois leur semaine de boulot terminée, pas qu’elles devaient passer leurs dimanches enfermées dans une chambre d’hôtel avec des journalistes ! On apprend sur le tas… Mais je ne me plains pas, au contraire. Je fais un boulot qui me passionne alors que beaucoup de gens galèrent pour trouver un emploi. Je suis parfaitement conscient de la chance que j’ai.

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