Toutes les critiques de Southern Belle

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Il faut attendre la 54ème minute pour que ce documentaire prenne tout son sens. Jusque-là, on suivait les pérégrinations de Taelor, jeune et jolie Texane (un mix de Jessica Lange et Robin Wright) qui passe son temps à boire et à traîner avec une bande de mecs peu recommandables, drogués, racistes et collectionneurs d’armes diverses -qui chassent le lapin, de nuit, au fusil d’assaut. Mais qui est donc cette bimbo visiblement brisée et oisive ? C’est alors qu’intervient l’oncle maternel de cette « Belle du Sud », un clone de Joe Pesci parcouru de tics nerveux qui lui déforment le visage quand il part en vrille. Selon lui, le père de Taelor, qui le faisait travailler, l’aurait “baisé” en le virant du jour au lendemain. « T’étais mauvais ! », lui rétorque Taelor. « C’est faux, j’étais son meilleur atout ! », aboie l’oncle qui ironise sans ménagement sur la mort ridicule -dans les bras d’une call-girl- de son beau-frère. Le père ? Un millionnaire qui a tout légué à sa fille unique chérie dont on apprend qu’elle se rend régulièrement devant les tribunaux pour défendre ses intérêts face à une mère qui l’a fait interner durant sa jeunesse… Le tableau familial, sordide, est révélé par la caméra indiscrète du français Nicolas Peduzzi qui filme une enfant déchue en train d’uriner dans la rue, de comater sur le lino ou de danser sur le parking d’un supermarché au son de Julio Iglesias. Entre voyeurisme à la “Strip-Tease” et document unique, Southern Belle se révèle assez bouleversant.