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La série de Lena Dunham nous a habituée à une esthétique réaliste, privilégiant les teintes ternes, en accord avec les vies tourmentées de ses quatre héroïnes. Mais que deviendraient l'apprentie écrivaine Hannah et ses trois copines new-yorkaises, si un réalisateur comme Michael Bay s'emparait de la direction artistique et de la caméra ?L'italo-mexicain Alberto Belli a tenté de répondre à cette question pour le moins absurde dans une vidéo intitulée "Hot Girls". Et le résultat, loin de  la subtilité psychologique et de la causticité de l'original, vaut son pesant de popcorn. Mouvement permanent, filles bronzées en bikini et en contre-plongée, garçons ultra-musclés, superficialité affichée, sexe acrobatique, culte du corps, orgie de flares, de filtres criards, CGI et autres explosions hallucinantes : tout ce qui fait la patte si reconnaissable du réalisateur de Bad Boys, Pearl Harbor, Armageddon et No Pain No Gain est bien là.Vidée de son discours féministe, la série HBO ainsi bay-isée (hum) se transforme en show testostéroné, jamais très loin du porno, ou mieux vaut aller se pendre si l'on n'est pas un minimum bien carrossé. Les fans de Girls retrouveront avec jubilation les tics de leurs personnages comme le toc de Hannah avec les cotons-tiges ou le débit mitraillette de Shoshanna, version parodique. Très drôles, ces Bad Girls.