DR

Avec 45 000 salles, c’est le plus gros marché cinématographique au monde.

Vendredi se tenait le BRICS International Film Festival à Chengdu, en Chine. Zhang Hongsen, à la tête de l’administration chinoise consacrée à la radio, au cinéma et à la télévision, a profité de l’événement pour annoncer que le pays comptait à présent plus de 45 000 écrans de cinéma, soit la plus grosse combinaison de salles au monde. Jusqu’ici, ce sont les Etats-Unis qui étaient en tête, avec 43 500 salles de cinéma, mais le berceau d’Hollywood n’est plus le premier marché mondial. Par comparaison, la France compte "seulement" 5600 écrans (ce qui représente tout de même la plus large combinaison d’Europe).

Combien y a-t-il d’écrans de cinéma dans le monde ?

Les chiffres transmis par le gouvernement chinois, et relayés notamment par The Wrap en anglais, donnent le tournis. "Pour atteindre 45 000 écrans, la Chine a ouvert en moyenne 19 nouveaux écrans par jour depuis 2012." Soit près de 7000 par an. Cela compte les rénovations, ainsi que les ouvertures pures et simples. Principalement des écrans numériques au sein de multiplexes, afin de projeter des films en haute qualité et si possible en 3D, les Chinois étant très friands du relief. Certaines grosses productions sortent d’ailleurs en 3D là-bas et en 2D dans le reste du monde (le dernier Jason Bourne, entre autres).

Un nouveau marché qui change la donne
Le marché a explosé en quelque temps. Les gros studios hollywoodiens multiplient les cartons en Chine. Certaines productions enregistrent même de meilleurs scores là-bas qu’en Amérique du Nord et l’on voit notamment des sagas en train de s'essouffler être "portées" par la Chine. Un véritable phénomène, même s’il a été plus impressionnant en 2015 que ces derniers mois. Tous les détails sont là :

Bilan 2015 : Le box-office chinois bat des records

Cette année, par exemple, Pirates des Caraïbes 5 a rapporté 170 millions de dollars à Disney en Chine, contre 154 aux USA. Universal a cartonné avec le dernier Fast & Furious, et là aussi, ses recettes chinoises y sont pour beaucoup : 393 millions vs. 225 millions dans son pays d’origine. Ce week-end, la sortie de Transformer 5 a confirmé cette tendance. Produit par la Paramount, le blockbuster de Michael Bay (qui avait déjà battu des records là-bas avec l’épisode 4) a démarré à 123 millions contre 69 millions dans son pays d’origine. Rien qu’en ce mois de juin, les productions américaines (toutes confondues) devraient récolter plus de 500 millions de billets verts en Chine.

Les blockbusters hollywoodiens marchent donc très fort, même si ces succès demandent quelques concessions aux studios. Les films sont régulièrement retouchés afin de respecter les règles de la censure chinoise ou pour donner plus d’importance à des personnages asiatiques (dans Iron Man 3 ou Transformers 4, par exemple). Ils sortent aussi parfois longtemps après leur sortie nationale, car la Chine a planifié un quota annuel de productions étrangères qui limite les diffusions, notamment hollywoodiennes.

Doctor Strange : Pourquoi L’Ancien ne pouvait pas être Chinois ou Tibétain

"Les Chinois aiment le spectacle, analyse Megan Colligan, chargée de la distribution internationale de la Paramount, auprès de Vanity FairIls réalisent des romances qui connaissent de grands succès. Pareil pour leurs drames locaux, qu’ils adorent. Mais dès qu’il y a des effets spéciaux, de grosses scènes d’action, ils se tournent vers Hollywood."
Des productions nationales connaissent effectivement elles aussi de grands succès, mais peu de films à grand spectacle, excepté The Mermaid, qui a franchi les 500 millions de dollars en Chine l’an dernier. Cela risque de changer rapidement avec la création d’un gigantesque studio de cinéma, Wanda Studios Quingdao, qui devrait ouvrir ses portes durant l’été 2018. Son créateur, Wang Jianlin, a investi plus de 8 milliards de dollars dans ce projet et compte bien y programmer des tournages de grande ampleur. 

Crimson Peak interdit en Chine à cause de ses fantômes ?