Nora Hamzawi s’oppose à la sortie du dernier film de Jacques Doillon
ABACA

L'actrice tient l'un des rôles principaux de CE2, le prochain long-métrage du réalisateur.

Mercredi 21 février, Nora Hamzawi, chroniqueuse et actrice, a affiché sur son compte Instagram son opposition à la sortie du dernier film de Jacques Doillon, CE2, où elle tient pourtant l’un des rôles principaux. Le cinéaste a été dernièrement accusé de violences sexuelles par plusieurs actrices.

"Je ne soutiens pas cette décision [de maintenir la sortie du film] qui, d’après moi, représente un mépris vis-à-vis de la parole des femmes. Ce qui se passe dans le milieu du cinéma, et qui je l’espère s’étend à d’autres milieux, est essentiel et important. C’est la chose à soutenir en priorité aujourd’hui"

Le producteur du film, Bruno Pesery a confirmé que la sortie du film est maintenue au 27 mars prochain. Dans un communiqué, il affirme qu'il ne faut pas que ce choix soit accueilli "comme l’expression d’une surdité ou d’une indifférence à l’égard des accusations portées à l’encontre de son auteur : elles sont graves, nous en avons pris la mesure dès la première heure".

Il a par ailleurs mentionné l’impossibilité d’adapter la sortie d’un film à un "calendrier judiciaire".

Judith Godrèche a porté plainte contre Benoît Jacquot et aborde l'agression sexuel de Jacques Doillon
Capture d'écran/ X @franceinter

La mise en cause du cinéaste fait suite à la prise de parole de Judith Godrèche, dénonçant les violences sexuelles qu’ont exercé certains cinéastes à son encontre, alors qu’elle était mineure. L'actrice a récemment porté plainte contre Benoît Jacquot, avec qui elle entretenait une relation alors qu’elle n’avait que 14 ans. Elle accuse aussi Jacques Doillon, avec qui elle a tourné dans La fille de quinze ans (1989) :

"Sur le tournage, c’était hallucinant. Il a engagé un acteur, on a commencé le tournage et il l’a viré. Et il s’est mis à la place. Et puis tout d’un coup, il décide qu’il y a une scène d’amour, une scène de sexe entre lui et moi", a-t-elle déclaré sur FranceInter.

Isild Le Besco a pris à son tour la parole à propos de sa relation avec le réalisateur Benoît Jacquot. Elle révélait au Parisien, l’envers du décor de sa relation avec le cinéaste, qu’elle a commencé à fréquenter à ses 16 ans. Elle décrit une histoire d’amour "avec des violences psychologiques, surtout".

"Une emprise engendre d'autres emprises. Après, j'ai vécu des choses encore plus graves avec d'autres hommes parce que j'étais prête à m'écraser pour quelqu'un. Une grande partie de ma vie a été gâchée."

L’actrice n’exclut par de porter plainte contre Benoît Jacquot

 

Judith Godrèche et Benoît Jacquot
Baril Pascal/ABACA

Une rumeur laissait présager la présence de Judith Godrèche à la cérémonie des César, vendredi 23 février. L'actrice a posté sur Instagram un message abordant sa possible participation à l'événement : 

"Ne parlons pas de ma présence ou absence aux César, parlons des 2 990 femmes mères et hommes qui m'ont écrit en sept jours, parlons des enfants victimes d'inceste, a-t-elle ajouté sur Instagram, Les César et moi, c'est rien. Moi aussi, j'aime les robes qui brillent. Moi aussi, j'aime être bichonnée. Mais notre milieu souffre en silence. Nos jeunes filles souffrent en silence. Et une fois de plus, une fois encore, le gouvernement se tait, les politiques se taisent, et les acteurs, les réalisateurs se taisent."

Judith Godrèche sera entendue pour ses plaintes le jeudi 29 février à 9 heures par la délégation aux droits des femmes du Sénat.