Guide du 14 août 2019
Sony Pictures Releasing France / Pyramide Distribution / Metropolitan Filmexport

Ce qu’il faut voir cette semaine.

L’ÉVENEMENT

ONCE UPON A TIME... IN HOLLYWOOD ★★★★★
De Quentin Tarantino

L’essentiel
Tarantino livre son autoportrait en petit garçon qui se rêvait cow-boy, justicier et sauveteur d’actrices.

Est-ce qu’on est là pour rigoler ? Est-ce qu’on est vraiment là pour rigoler ? Eux s’amusent, Brad et Leo, comme il se doit quand on est chez Tarantino, la maison des bons mots et des bonnes chansons, l’endroit où le cinéma triomphe et où la pop culture plie le réel à sa volonté. Dans Once upon a time... in Hollywood, on fera pareil, une histoire révisée du mois d’août 1969, quand un petit groupe de hippies téléguidé par Charles Manson se rendit dans une maison sur Cielo Drive, à Los Angeles, et y massacra tous ceux qui se trouvaient là : Sharon Tate et quelques amis, pendant que son mari Roman Polanski était en Europe.
Guillaume Bonnet

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PREMIÈRE A ADORÉ

PERDRIX ★★★★☆
D’Erwan Le Duc

C’est l’éternelle histoire d’un homme et d’une femme que tout ce qui sépare va rapprocher. Un flic à la peine pour exprimer ses sentiments et une jeune femme qui fuit toute attache. Pour son premier long, Erwan Le Duc s’aventure dans le genre codifié de la comédie romantique, qu’il dynamite avec une imagination sans limite et une maîtrise rare, dans la composition de ses cadres comme dans l’écriture de ses personnages.
Thierry Cheze

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LE GANGSTER, LE FLIC ET L’ASSASSIN ★★★★☆
De Lee Won-Tae

Parfois on sait qu'on tient un chef-d’œuvre en une scène. Ca se sent au plaisir qu’on prend à voir une bonne idée de cinéma. Le sourire s'allonge, les yeux s'écarquillent, on a des papillons dans le ventre. Prenez Le gangster, le flic & l’assassin. Nos "spidersens" sont en alerte au bout de quelques minutes. Très exactement au moment où l’on voit le gangster du titre, mastard très impressionnant, s’entraîner à la boxe. Il s’acharne contre un punching bag, danse autour du sac, le martèle de coups avec rythme, constance et savoir-faire. Amusant. Parfaitement shooté. Mais au bout d’un moment, le gangster s’arrête et son homme de main se rapproche du sac, l’ouvre et... en fait tomber un corps. Ce n’était pas une séance d’entraînement, c’était donc un exercice de torture. Magnifique. Le reste du film va être de cet acabit.
Pierre Lunn

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PREMIÈRE A AIMÉ

NUITS MAGIQUES ★★★☆☆
De Paolo Virzi

L’Italien Paolo Virzi (Folles de joie) fait ici son Amarcord. Dans cette chronique romaine centrée sur trois jeunes scénaristes, il livre une vision cruelle et ironique sur le monde du cinéma italien d’il y a trente ans. L’histoire se déroule à l’été 1990, en pleine Coupe du monde de football. En quelques jours, ses jeunes héros idéalistes, finalistes d’un prix pour un de leurs scénarios, vont perdre toutes leurs illusions au contact des vieux barbons du cinéma italien et de leurs habitudes cyniques. Virzi dépeint avec superbe une industrie corrompue, machiste, sans verser dans le name dropping inutile : le seul personnage cité ici est Fellini, dont on entrevoit l’ombre dans une magnifique scène sur le tournage de La Voce della luna. Voilà pourquoi Nuits magiques s’apprécie même sans connaître l’histoire du cinéma italien sur le bout des doigts.
Sophie Benamon

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PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIMÉ

JE PROMETS D’ÊTRE SAGE ★★☆☆☆
De Ronan Le Page

Il règne une joyeuse amoralité dans ce premier long métrage. Comme un refus des personnages d’obéir à l’injection de son titre. Un metteur en scène en plein burn out qui a tout plaqué pour devenir gardien de musée loin de la capitale et une de ses nouvelles collègues caractérielle s’y allient, malgré leurs tempéraments aux antipodes, pour fomenter une escroquerie. Entre Pio Marmaï et Léa Drucker, qui les incarnent avec un irrésistible brin de dinguerie malicieuse, l’osmose, en mode screwball comedy, est totale. Ajoutez à cela de bons seconds rôles (Mélodie Richard en tête), une BO idéale de Florent Marchet et vous obtenez une fantaisie savoureuse... jusqu’à l’entame de sa dernière ligne droite. Soudain, la comédie s’essouffle, le récit patine. Logique : nos deux héros ne sont plus ensemble à l’écran. Mais cette fin poussive ne gâche pas le plaisir ressenti jusque-là.
Thierry Cheze

LE MYSTÈRE DES PINGOUINS
★★☆☆☆
De Hiroyasu Ishida

L’apparition inopinée d’insaisissables pingouins dans une petite ville japonaise met en émois ses habitants, en particulier le petit Aoyama qui, aidée de deux camarades d’école et d’une pulpeuse assistante dentaire (!), va essayer d’en percer le mystère... Comme l’impression d’avoir un peu vu mille fois cet anime fantastico-absurde au design conventionnel et aux obsessions régressives (le héros de neuf ans fantasme sur les grosses poitrines...) qui le rangent dans une sorte de catégorie B du genre. Pour les fans uniquement.
Christophe Narbonne

 

PREMIÈRE N’A PAS AIMÉ

L’INTOUCHABLE, HARVEY WEINSTEIN ★☆☆☆☆
D’Ursula Macfarlane

La déflagration remonte à un article du New-York Times du 5 octobre 2017 avant que cinq jours plus tard, dans le New-Yorker, Ronan Farrow ne détaille avec encore plus de précisions et de témoignages l’ignominie des faits. Harvey Weinstein, celui qui, encore quelques jours plus tôt, faisait la pluie et le beau temps à Hollywood, se retrouve au centre d’un des plus grands sexuels de l’histoire et doit faire face à un nombre impressionnant d’accusations détaillées d’harcèlement, d’agressions sexuels et de viols… Comme une libération de secrets longtemps tus par honte ou sous la menace. Le temps long du cinéma n’est évidemment pas le plus indiqué pour s’emparer d’une telle histoire dont depuis près de deux ans, les tenants et les aboutissants semblent connus de tous. A moins évidemment de prendre du recul ou d’apporter des faits nouveaux. On ne trouve hélas rien de cela dans ce documentaire qui ambitionne de raconter l’histoire derrière les faits mais finit par ne ressembler qu’à une compilation des faits, desservie par une forme épaisse (musique insupportable, contraste facile entre les rires gras de celui que se crut longtemps intouchable et la détresse des victimes qui témoignent). Le grand documentaire sur cette histoire sordide et historique à la fois reste donc à faire.
Thierry Cheze

 

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