Scott Adkins dans One Shot
Originals Factory

Ressuscitant l’époque où les gros bras pouvaient accoucher de mini classiques, le très jouissif One Shot avec Scott Adkins vaut sérieusement le détour.

Début 2022, Première prenait une petite claque devant une production d'action sortie directement en VOD : One Shot. Alors que NRJ12 la programme ce soir (rendez-vous à 21h10 sur la chaîne), nous repartageons notre critique. Depuis, son acteur principal, Scott Adkins, a de nouveau fait sensation dans John Wick - chapitre 4.

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Si l’on se fie aux habituelles vigies internet (notes IMDb, bloggers sur-spécialisés…) rien ne distingue vraiment One Shot (finalement sorti en VOD en France) de n’importe quel film d'action mettant en vedette les torgnoles lourdes de l’aérien Scott Adkins. La preuve : son autre direct-to-video du moment, le sympathique Castle Falls, a bénéficié d’une côte d’amour autrement plus flatteuse de la part des esthètes du coup de coude acrobatique. C’est pourtant un vrai produit générique, un pur 4,5/10, même s'il est réalisé (et interprété) par l’icône Dolph Lundgren. Emouvante cette fidélité, mais sérieusement comment ont-ils fait pour ne pas distinguer une bourrinade sommaire de l’incroyable exercice de style proposé par l’inconnu James Nunn ? L’amour des biscotos 80’s rend-il à ce point aveugle ? 


 

Située dans un Guantanamo parachuté en pleine Europe de l’est (l’un des spots touristiques préférés des actioners) , l’intrigue de One Shot met aux prises un escadron de Navy Seals avec une bande de mercenaires (religieux et francophones) venus exfiltrer un détenu haut de gamme. C’est donc un film de siège où il s’agira simplement de survivre en attendant l’arrivé de la cavalerie. La petite spécificité c’est que tout ceci est intégralement capté en (faux) plan-séquence, un des gimmicks les plus essorants de l’ère numérique. Ceux qui ont trouvé le temps (réel) un peu long devant Birdman ou 1917 peuvent malgré tout rester, puisque l’artifice ici n’a rien d’une coquetterie bourgeoise. L’épate gogo ce n’est pas vraiment le genre de James Nunn, immortel auteur du Fusilier Marin 6 - on se moque mais on finira par le regarder. Tout son projet de mise en scène se concentre autour d’une certaine idée du viscéral qui noue, de la topographie impec, et de la tension gérée comme une partition musicale.  Son procédé-waouh met par ailleurs en relief les prouesses athlétiques de plus en plus stupéfiantes de l’ami Scott Adkins, probablement le meilleur action-man des dix dernière années. Ca dure 1H38, générique compris, ça se regarde les mains moites, le souffle court et si tout passe bien vous enchainerez avec Castle Falls dès le lendemain soir - c’est beaucoup moins bien on vous l’a déjà dit.

L’autre plaisir, un peu moins concret, que procure One Shot, se loge dans sa manière d’afficher tous les stigmates du direct-to-video (grisaille de l’ex bloc-soviétique, décors d’administration désaffectée, has-been gras venu cachetonner) tout en refusant les tentations offertes par le cinéma bis. Si le film est si bon c’est parce qu’il n’est ni dégénéré, ni « autre », ni foutraque, juste incroyablement solide, concis, bonnard. Frimeur oui, mais avec du coffre, des pecs et zéro ironie. Peut-être pour ça, au fond, qu’il a fini par passer sous les radars de l’époque. Doplh Lundgren doit en être le premier étonné.

Romain Thoral

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