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L’écrivain américain, Bret Easton Ellis, s’est beaucoup exprimé cette nuit sur son compte twitter personnel, à cause, il semblerait, d’une petite insomnie. Et pour lui il n’y a aucun doute, les séries n’arriveront jamais à la cheville du 7ème Art. Le débat est relancé !

Depuis l’âge d’or des séries télévisées, qui se situe dans les années 2000, beaucoup de théoriciens se sont posés la question de savoir si un jour le genre sériel pourrait rattraper le cinéma au niveau de l’esthétique et de la qualité scénaristique. Ainsi est ce que les séries peuvent-elles appartenir à un art nouveau ? Et la France n’est pas en reste face à ce débat, comme en témoigne le livre écrit par Jean-Pierre Esquenazi en 2010, Les séries télévisées : L’avenir du cinéma ?La question de séparation, de frontière entre ces deux genres est donc désormais posée.Breaking Bad, Mad Men, Les Sopranos : des séries cinématographiques ?Avec l’arrivée de nombreuses séries comme Les Sopranos, Breaking Bad, Mad Men, Game Of Thrones, American Horror Story ou encore Dexter, pour ne citer qu’elles, la frontière entre le genre sériel et le genre cinématographique tend à se rétrécir de plus en plus, tant ces séries nous exposent des qualités scénaristiques et esthétiques dignes d’une œuvre cinématographique.Dès lors est ce que la seule différence existante entre une série et un film se cacherait désormais dans le médium de diffusion et non plus dans la qualité de l’œuvre proposée ?L’affluence au Festival Série Mania, qui porte sur grand écran les grandes séries du petit, pourrait également grimer cette différence, puisqu'on a pu constater, lors des 3 éditions, que le public s'est précipité dans les salles obscures du Forum des Halles pour y voir des séries télévisées.De plus ces séries qui ont sonnés l’avènement des chaînes câblées, sont encensées par la critique mais aussi par le public. Nous pouvons notamment souligner que lors des dernières nominations aux Emmy Awards, certains clamaient leur désir de voir Bryan Cranston recevoir une nomination aux prochains Oscars pour son rôle de Walter White dans la série Breaking Bad.Rappelons également que beaucoup de scénaristes et de grands noms du cinéma mettent leur talent au service du petit écran. Les exemples sont nombreux : Martin Scorsese pour Boardwalk Empire, Steven Spielberg pour Band Of Brothers et Smash, Michael Mann pour Deux Flics à Miami (qui lui a fait le chemin inverse). Nicolas Winding Refn (Drive) et Michael Bay (Tranformers) sont également annoncés du côté de futures créations sérielles.Autre anecdote qui a son importance, le genre sériel est né sur grand écran avec la série Les Vampires composée de 10 épisodes et réalisé par le cinéaste Louis Feuillade en 1915.Est-ce qu’une frontière existe toujours entre cinéma et série télévisée ? La frontière, s’il en existe encore une, demeure donc bien mince et bien fragile entre le genre cinématographique et le genre sériel.Mais bien sûr, cette question reste un débat ouvert et c’est Bret Easton Ellis qui s’y est engouffré pas plus tard que cette nuit.Ellis, reconnu pour ses œuvres littéraires, American Psycho ou encore Les Lois de l’attraction, qui ont été portées toutes deux sur grand écran, n’y est pas allé de main morte avec les séries télévisées, et c’est le moins que l’on puisse dire. Voici un florilège des différents tweets d’Ellis :"Comment peut-on dire que la TV est meilleure que les films ? La plupart de la TV est épouvantable. Tout le réseau principal est horrible. Tout comme le câble. Un mensonge""La TV de nos jours n’est PAS meilleure que les meilleurs films. Les séries sont justes plus longues""S’il vous plait, n’utilisez pas The Wire comme exemple. Oui, c’est la meilleure série que la télévision ait jamais faite. Mais ce n’est qu’une série. Ce n’est pas Vertigo, les gars...""Et Breaking Bad est la série la plus surestimée de l’histoire de la télévision. Bien que je veuille frapper le môme handicapé""Oui, Friday Night Lights et Mad Men font l’affaire, mais comparées aux meilleurs films, elles paraissent prises au piège dans un système""Les Sopranos est une très bonne série mais ce n’est en rien Le Parrain ou même Les Affranchis et je pense que Bryan Cranston est un acteur très limité""Dexter est complétement nulle. Un concept haut de gamme qui met en scène un tueur en série mièvre qui a autant de profondeur et est effrayant qu’un épisode d’American Psycho 2"Alors pensez-vous que les séries puissent prétendre à ce rapprochement cinématographique ? Peuvent-elles devenir le 8ème Art ? Ou au contraire, resteront-elles dominées par le cinéma ?