Oussekine Disney Plus
2022 Disney

L'acteur incarne depuis aujourd'hui, sur la plateforme, le jeune étudiant de 22 ans, tué en 1986 par la police. "L'histoire de Malik Oussekine, je la connais depuis que je suis tout petit..."

Sayyid El Alami n'était pas né quand Malik Oussekine a été tué par la police, dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, à Paris. Il n'a pas connu cette époque, mais l'acteur de 24 ans se met avec brio dans la peau du jeune étudiant d’origine algérienne, assassiné, dans la  nouvelle série, lancée aujourd'hui sur Disney +.

Dans Oussekine, troisième création française originale de la plateforme, créée et réalisée par Antoine Chevrollier, il devient l'incarnation de cette tragique bavure qui a secoué la France de la fin des années 1980 et dont le jeune talent d'origine marocaine, né 15 ans plus tard, a quand même largement entendu parler : "L'histoire de Malik Oussekine, je la connais depuis que je suis tout petit", confie à Première Sayyid El Alami. "J'ai grandi avec cette histoire. Mes parents m'en ont parlé. Mes grands frères et soeurs ont beaucoup suivi tout ça... Et puis j'ai baigné dans le rap et dans toutes sortes de manifestations contre les injustices étatiques en grandissant, donc ce n'était pas tellement angoissant pour moi de jouer ce rôle. Au contraire, c'était plutôt un honneur ! On fait ce métier pour ça !"



Le comédien, révélé dans le court-métrage Basses de Félix Imbert (présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes), avant d'être porté sur le devant de la scène par Bertrand Bonello, dans Zombie Child, a déjà brillé à la télévision dans la série criminelle Une si longue nuit, en début d'année. Mais son rôle dans Oussekine prend une toute autre ampleur, en raison notamment de la portée politique de la série. "Quand on accepte ce genre de rôle, il y a évidemment une grosse responsabilité, une résonance particulière", avoue-t-il.

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Car au-delà de raconter un drame social et familial, la série porte aussi en elle "une ambition éducative". Naidra Ayadi, qui joue la grande soeur de Malik, développe : "Lorsque l'école ne suffit pas pour éduquer à cet endroit, la fiction prend le relais. Elle met la lumière sur ces sujets. Oussekine est de ces séries qui font ressortir des choses enfouies, comme une forme de devoir de mémoire. Parce que 1986, c'était une époque où il n'y avait pas de réseaux sociaux. C'était l'époque de l'assimilation, où l'on essayait de se fondre dans la masse... Notre travail, aujourd'hui, c'est donc d'éveiller les consciences. Si l'on peut faire changer d'avis ne serait-ce qu'une seule personne, alors ce sera déjà énorme !"

Sayyid El Alami insiste sur cette notion car "c'est la place de l'art" selon lui. "Quand on fait ce métier, on le fait aussi pour ça, pour prendre des risques et cette responsabilité." Et le jeune acteur assume parfaitement son objectif : "Avec Oussekine, je veux que les gens, et surtout la jeune génération, se souviennent de Malik".