Warner Bros. a profité de la grève pour annuler le contrat de J. J. Abrams

Mais aussi de Chuck Lorre (Big Bang Theory) ou de Mindy Kalling (The Sex Lives of College Girls).

Récemment, George R.R. Martin, l'auteur de Game of Thrones embauché pour produire des contenus pour HBO dérivés de ses œuvres littéraires, révélait que son contrat était en stand-by suite à la grève des scénaristes - qui a débuté en mai et s'est étoffée cet été avec le renfort du principal syndicat hollywoodien des acteurs. The Hollywood Reporter révèle à présent que d'autres producteurs sont dans le même cas que lui, la Warner Bros. Ayant décidé de rompre plusieurs deals en cours avec des producteurs. Même ceux qui ont supervisé des succès au cinéma ou à la télévision pour le studio.

Le site américain cite ainsi l'exemple de J.J. Abrams, le réalisateur du reboot de Star Trek pour la Paramount, ainsi que de Star Wars 7 et 9 pour Disney, qui devait chapeauter de nouvelles adaptations de comics chez Warner, mais dont le contrat a été annulé. Associé depuis plusieurs années avec cette firme, il y a développé plusieurs projets : une nouvelle version de Constantine, l'histoire d'un Superman afro-américain, l'adaptation de Demimonde... Plusieurs ont été annoncés, puis abandonnés, mais une poignée de concepts soutenus par Abrams ont abouti, à l'image de Westworld, diffusé sur HBO depuis 2016 ou Lovecraft Country, une série lancée en 2020.

Chuck Lorre, derrière Big Bang Theory, l'un des shows les plus populaires de CBS, devait lui imaginer de nouveaux concepts de sitcoms pour la firme, mais "il a vu son deal annulé discrètement dès le début de la grève, en mai dernier", écrit THR.

Idem pour Mindy Kaling, qui a chapeauté The Sex Lives of College Girls, Greg Belanti (Superman and Lois), Bill Lawrence (Scrubs, Ted Lasso) et John Wells (Urgences). La source précise que leurs contrats ont été suspendus pour la durée de la grève -qui risque de se maintenir jusqu'en 2024- puis que les producteurs pourront en renégocier de nouveaux avec le studio. La fin de leur deal actuel ne signifie donc pas qu'ils ne recollaboreront plus ensemble.

Les grévistes réclament principalement des rémunérations plus justes, mais aussi un contrôle plus important des intelligences artificielles, car des logiciels remplacent peu à peur les auteurs et comédiens pour certaines taches, les précarisant davantage. Car si des stars touchent des millions de dollars par film ou pour une série, la plupart des acteurs sont loin d'être riches, cumulant les petits contrats de figuration ou de seconds rôles. Quant aux auteurs, véritablement à la base de la création des films et séries, ils sont majoritairement mal rémunérés pour leur travail. A l'aide d'exemples concret, ils militent depuis mois  pour une meilleure reconnaissance de la part des gros studios et services de streaming hollywoodiens. Mais pour l'instant, les discussions avec les syndicats n'ont pas abouti.

Durant toute la période de négociations, les scénaristes ne peuvent plus soumettre de nouvelles histoires et les comédiens sont interdits de promotion, sauf exception. Cela impacte forcément le travail des producteurs exécutifs, embauchés pour développer de nouveaux projets. S'ils ne sont pas officiellement en grève -à moins d'avoir plusieurs casquettes, d'être à la fois producteur et scénariste, par exemple- ils ne sont pas en capacité de travailler correctement sans leurs équipes d'auteurs.