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Les critiques de Première

  1. Première
    par Frédéric Foubert

    Konchalovsky évoque trois destins croisés au cours de la Seconde Guerre mondiale : ceux d’un fonctionnaire de police français collaborant avec l’occupant, d’une aristocrate russe exilée ayant rejoint la résistance, et d’un officier SS exalté par l’idéal nazi. Ensemble, ces vies saisies en noir et blanc composent un récit choral sur les camps d’extermination, à la fois romanesque et semi-documentaire (les personnages, comme revenus d’outre-tombe, « témoignent » face caméra). Konchalovsky ne semble pas chercher ici à renouveler les représentations de la période, semblant plutôt guidé par l’envie de livrer une grande fresque récapitulative sur le sujet. L’aspect rétro, qui donnerait presque le sentiment que le film a été tourné dans l’immédiat après-guerre, crée une impression étrange, flottante, naviguant entre esthétique “datée” et devoir de mémoire intemporel.