Retribution

Kiyoshi Kurosawa se penche sur le parcours, au départ très classique, d'un policier qui enquête sur une série de meurtres apparemment liés. Las, une approche trop cérébrale et abstraite tend à dissiper l'intérêt d'un thème pourtant fort - l'étude du remords et du pardon.

Le besoin de rétribution justement est un archétype sur lequel reposent de nombreux films. Et les histoires de fantômes, avec leur postulat d'une faute primitive devant être sanctionnée et réparée, en représentent souvent un modèle idéal. Le film de Kiyoshi Kurosawa interroge cet instinct d'un spectateur, avide de justice, qui demanderait au cinéma de le rassurer. Dévoilant ce besoin primaire, Kiyoshi Kurosawa en dénonce la vanité dans un film qui s'enfonce implacablement dans les ténèbres.

Population insulaire, les Japonais, souvent exposés à des typhons, ont une peur panique de l'eau, que quantité de cinéastes tentent d'exorciser dans des films d'horreur. Si Hideo Nakata excellait avec Dark Water, ce n'est pas le cas de Kiyoshi Kurosawa. On relève l'esthétisme et un certain sens du cadre, mais ce désir de perfection induit une distanciation accentuée par un scénario alambiqué.