Jean De La Fontaine, Le Défi

La vie de nos grands hommes inspire rarement les cinéastes. Confirmation avec facture télévisuelle et enjeux dramatiques dérisoires.

Sur le mode de fables animalières au vitriol, le bretteur de mots n’aura de cesse d’épingler les us de la cour et les travers de son temps. (...) D’autant que brosser le portrait de ce polémiste génial ne se conçoit pas sans une réflexion sur le pouvoir de l’art face à l’art du pouvoir. Las, cette comédie biographique, plus frivole que cérébrale, n’a pas l’étoffe de cette ambition.

Au-delà des qualités pédagogiques de ce biopic historique, on regrette sa réalisation classique et son scénario linéaire. La Fontaine est pourtant porté par l'interprétation piquante et désinvolte de Lorànt Deutsch.

La jeunesse de Lorànt Deutsch est là pour ça mais ne parvient pas à donner de densité au personnage. Des défauts, des failles, des chagrins, cet homme de lettres ne semble point en connaître, hélas. De léger, le portrait vire souvent au superficiel et frise l’hagiographie. Or, à trop forcer sur l’éloge, on se retrouve vite courtisan.

Ce goût pour le film en costumes cousu de mots historiques renvoie à l'une des figures les plus populaires au box-office français de ces dernières années : l'enseignant en blouse grise, chaleureux et paternel - Gérard Jugnot dans Les Choristes, Monsieur Lopez dans Etre et avoir.

Malheureusement, vous n'en saurez guère plus avec ce "téléfilm" où les acteurs en font des tonnes pour tenter de donner vie à un scénario anecdotique et sans rythme.