Toutes les critiques de Malgré la nuit

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Vidéaste, plasticien, clippeur, cinéaste occasionnel, Philippe Grandrieux est un artiste à part –entière. Son nouveau film (appelons ça un film, même s’il en repousse les frontières) raconte, sur le mode d’un cauchemar éveillé, les liens troubles entre un homme et deux femmes, régis par des pulsions de sexe et de mort. Arythmique, anxiogène, décadent, nébuleux, sombre évidemment, rock et electro, Malgré la nuit est une expérience singulière, un pur shoot de cinoche (le travail sur le son et l’image est remarquable) dont la durée excessive, engourdissante, proche du bad trip, requiert l’adhésion totale du spectateur. La lumière est au bout. Vous voilà prévenus. C.N.

Les critiques de la Presse

  1. L'Express
    par Thierry Chèze

    Récit d'une passion amoureuse, avec une Ariane Labed impressionnante.

    Depuis Sombre, en 1999, Philippe Grandrieux propose un cinéma expérimental à la beauté fascinante qui ne peut laisser indifférent. Il franchit un nouveau cap avec ce Malgré la nuit, récit d'une passion amoureuse. Impressionnante, Ariane Labed offre son corps à ce cinéaste et à des situations d'une brutalité insoutenable où Grandrieux joue sur l'épuisement, voire le dégoût du spectateur. Mais la durée du film se retourne contre lui et l'ennui prend le pas sur l'aspect hypnotique de ses images. 

     

  2. Télérama
    par Jacques Morice

    On n'a pas oublié Sombre, le premier film retentissant de Philippe Grandrieux, collision féconde du cinéma et des arts plastiques. Depuis, le réalisateur s'était un peu perdu dans des contrées lointaines. Le revoici à Paris pour filmer la rencontre d'une femme autodestructrice, attirée par des expériences SM extrêmes, et d'un rocker anglais décadent. Dérive électrique dans la nuit, les parkings, les bois, le film est une ode à la violence du désir et du plaisir. Ce cinéma exacerbe tous les sens, entre transe et cauchemar. L'extase croise l'anéantissement. L'amour, malgré tout, reste le seul salut possible. C'est d'une beauté convulsive, parfois un peu datée. Mais, dans sa manière de fragmenter les corps, de résumer l'(in)humanité à travers les mains qui caressent, se tendent, empoignent, étouffent, Grandrieux démontre qu'il est toujours un grand formaliste. — Jacques Morice