Toutes les critiques de Odette Toulemonde

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Dramaturge, romancier et essayiste à succès, Éric-Emmanuel Schmitt se lance un nouveau défi en passant derrière la caméra, son rêve de gosse. (…) Bien que souvent maladroit, Odette Toulemonde possède un charme indéniable. Il le doit pour l’essentiel aux interprètes mais aussi à la qualité des dialogues et à quelques jolies idées de mise en scène.

Les critiques de la Presse

  1. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Ce premier film de l'auteur dramatique Eric-Emmanuel Schmidt, est une fable sur le bonheur. En dépit de quelques longueurs, le réalisateur met dans ce conte assez de fantaisie pour se démarquer du lot : les apparitions récurrentes de Jésus, les envolées d’Odette planant littéralement quand elle est heureuse, son humour involontaire, le tableau bien croqué de son entourage (un fils homo et joyeux, une fille malgracieuse atteinte de puberté galopante, des voisins partouzards) et surtout la grâce et le charme de son interprète principale, Catherine Frot. Elle donne à cette belle personne simplicité, tolérance et bienveillance. Odette ? Tout le monde va l’aimer.

  2. Avec Odette Toulemonde, Eric-Emmanuel Schmitt tente-t-il de lancer un nouveau genre cinématographique : tourner un film comme on écrirait un livre ? Avec pour surprenante conséquence de prendre les figures de style littéraires au pied de la lettre. Si Odette « plane », on a donc le droit à Catherine Frot version Superman. Ce qui laisse sceptique. En outre, mieux vaut apprécier Joséphine Baker : Odette étant une grande fan, elle en écoute en boucle ce qui sera difficilement supportable pour certains. On pourra heureusement se raccrocher à Dupontel parfaitement maître de son personnage. Au final, mieux vaut préférer le bouquin, écrit après la réalisation, et qui se défend assurément mieux.

  3. Télé 7 jours
    par Julien Barcilon

    Cultivant les bons sentiments et une solide inclinaison pour les poncifs, ce conte moderne et naïf sur l’art d‘être heureux dispose fort heureusement d’une bonne fée cousine d’Amélie Poulain et Marry Poppins, la charmante Catherine Frot. Sans sa belle nature réhaussée d’un irrésistible sens du burlesque, la mélodie du bonheur d’Odette serait inaudible.

  4. Le JDD
    par Danielle Attali

    Odette, simple vendeuse, qui sait aimer la vie, rencontre son idole, un romancier populaire, riche et déprimé. Devinez lequel est le plus heureux. Eric-Emmanuel Schmitt signe un conte de fées pour adultes un peu trop naïf. Pas sûr qu'Odette, souvent en lévitation dans le film, nous fasse totalement planer.

  5. Fluctuat

    En adaptant sa propre nouvelle, Eric-Emmanuel Schmitt, romancier et metteur en scène à succès, flatte avec une telle flagornerie son éventuelle « spectatrice moyenne » que sa cible pourrait bien se rebeller devant tant de condescendance. Son seul mérite est d'offrir un rôle idéal à Catherine Frot mais cet univers niaiseux, qui fonctionne par opposition binaire simpliste, ne convainc jamais et peine à faire sourire. Dommage pour une comédie sur le bonheur...
    - Exprimez-vous sur le forum Odette ToulemondeOdette Toulemonde, malgré un nom ridicule et la modestie de son existence, est heureuse. Petite employée anonyme, cette héroïne du quotidien est une veuve courageuse qui conserve sa bonne humeur grâce à une drogue : les livres de Balthazar Balsan, écrivain populaire, qui aligne les best-sellers sans trouver grâce aux yeux de la critique. Sur le canevas classique d'une rencontre entre deux personnages opposés, Eric-Emmanuel Schmitt tricote une banale et lénifiante histoire à l'eau de rose digne du pire Harlequin. Sa recette rappelle Amélie Poulain, sans en avoir ni le charme, ni l'efficacité. A l'adresse de «sa ménagère de plus de 35 ans», il distille, en effet, un sentiment de douce nostalgie en combinant une bande-son saturée ([people rec="0"]Joséphine Baker[/people]), à la limite de l'audible, avec une gamme chromatique légèrement surannée. Peut-être la couleur des rêves passés quand on a, comme Odette, accepter la simplicité de son sort.Sans imagination, la mise en scène peine à réaliser l'amalgame entre les apartés oniriques, chantés ou symboliques (Jésus porte sa croix et.... c'est lourd pour le spectateur) et un ancrage volontairement réaliste, saupoudré de dialogues convenus, cherchant à créer un sentiment de proximité avec cet avatar de Mary Poppins. Hélas, aucune magie n'opère, et seule Odette décolle. Conduisant une réflexion simpliste, sur un mode d'opposition binaire, Schmitt confronte l'optimisme de la modestie au pessimisme de l'ambitieux, la légèreté d'un corps qui lévite à la pesanteur d'un esprit torturé, le noir de Albert Dupontel aux couleurs de la flamboyante Catherine Frot. Difficile, pourtant, d'en vouloir aux acteurs qui survivent plutôt bien dans cette sucrerie indigeste. Le premier apporte une redoutable énergie intérieure à son rôle de grand dépressif. Quant à la seconde, son naturel désarmant fait merveille en fantasque ménagère aux goûts simples. Certes, sa voix d'idiote peut agacer mais ne contribue-t-elle pas merveilleusement à la construction d'un personnage cul-cul, dans une histoire gnan-gnan, qui s'adresse à un public neu-neu ?Très vite, on assiste, en effet, à un énoncé abrutissant de platitudes sécurisantes pour la cible précitée (la ménagère, donc...) : rester humble, rêver à sa hauteur et savoir se contenter des petits bonheurs quotidiens. S'insinue ainsi l'idée que, Vous, Petite Madame, êtes, sans le savoir, plus heureuse que les clichés qui vous font fantasmer. Curieuse façon pour l'auteur de rendre hommage au public qui le nourrit puisqu'il dit, en substance, que l'ignorance est la condition du bonheur. Conscient de son entreprise coupable, et n'ayant peur de rien, Schmitt va jusqu'à proposer sa défense au milieu du film !! Ainsi, Olaf Pim, critique littéraire au verbe acéré, est-il à l'origine de la crise du romancier (A. Dupontel) lors d'une intervention caricaturant clairement une pseudo-intelligentsia habituée à taper sur les succès commerciaux. Son portrait au vitriol, ridicule et excessif, pourrait aussi bien s'adresser à [people rec="0"]Marc Lévy[/people]... qu'au film en cours. Il permet surtout de dire que les méchants critiques méprisent les petites gens en vilipendant leurs goûts. C'est assez ridicule dans la forme et complètement idiot dans le fond.La littérature ne serait donc qu'une passerelle vers le bonheur, et non un apprentissage, une découverte, ou une remise en cause. Une confirmation et non une ouverture. Logique, après tout, de vouloir maintenir le lecteur, ou le spectateur, dans son ignorance. Il évite ainsi de comprendre le rôle qu'il tient dans ce monde là : celui d'une vache à lait dont la simplicité enrichit celui qui sait le traire.Odette Toulemonde
    Réalisé par Eric-Emmanuel Schmitt
    Avec Catherine Frot, Albert Dupontel, Jacques Weber
    Sortie en salles le 7 février 2007[Illustrations : © Pathé Distribution]
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