Toutes les critiques de Yo, tambien

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Fiction inspirée de la vraie vie de Pablo Pineda, l’interprète du personnage de Daniel, Yo, también tient du miracle : le sujet (la vie
    amoureuse et sexuelle des trisomiques) était si casse-gueule qu’on n’osait espérer que le film échappe au sentimentalisme ou au
    voyeurisme. Le secret de Pastor et Naharro ? Considérer la personne handicapée comme l’égale des autres, avec lesquelles elle partage
    certains tracas et aspirations. Le coup de foudre de Daniel pour Laura est la seule trace de son handicap : il trahit l’émotivité extrême des trisomiques, incapables de dissimuler leurs sentiments ou de museler leur libido. Les plans des regards à la dérobée que Daniel
    pose sur les courbes affolantes de Laura sont ainsi touchants et comiques à la fois. Au naturel désarmant de Pineda, Lola Dueñas
    oppose son exubérance et sa sensualité fatiguée. Femme facile, Laura résiste à l’amour de Daniel en raison d’un passé trouble sur lequel le film ne s’étend pas.

Les critiques de la Presse

  1. L'Express
    par Julien Welter

    (...) les réalisateurs Pastor et Naharro dépassent vite ces enjeux attendus grâce à Pablo Pineda, première personne atteinte du syndrome de Down à obtenir une licence en psychopédagogie. Elu personnalité de l'année par El Pais en 2004, le jeune Espagnol joue ici son propre rôle. Sa présence, ses mots et la véracité des situations apportent alors toute la profondeur nécessaire pour éviter le pathos et transformer Yo, también en un portrait bourré d'intelligence.

  2. A voir à lire
    par Marine Bénézech

    Trouver sa place dans la société constitue donc la réflexion principale de Yo, tambien, qui s’intéresse par ailleurs à une compagnie de danse uniquement composée d’artistes trisomiques. Les cinéastes s’attachent à montrer la singularité de ces personnalités qui parviennent à se créer une identité par le biais d’activités communes. Alors que ces personnages ne maîtrisent pas tous les mots et les nuances de la langue, leurs gestes sont, eux, étonnamment précis ; leurs corps sont puissants, expressifs et leur permettent de faire partager leurs émotions. Ces danseurs sont bien intégrés dans une universalité communicationnelle qui leur offre le bonheur. Ce nirvana est bien l’objet que tous recherchent, quelques soient les difficultés personnelles et les obstacles. Le drôle de duo amical formé par Laura (Lola Duenas troublante) et Daniel (Pablo Pineda, plus que convaincant) se fait l’emblème de ce bonheur existentiel cherché et atteint, rempli d’espoir, pour une existence meilleure.

  3. StudioCiné Live
    par Emmanuel Cirodde

    Le film s'emballe avec humour et profondeur vers une belle apothéose, confrontant ces deux victimes, l'une de l'inné (sa maladie), l'autre de l'acquis (une famille toxique). Seul bémol: le cas de Daniel est à ce point singulier qu'il atténue la portée universelle de cette histoire de relation taboue.

  4. Le Parisien
    par Alain Grasset

    Inspiré de la propre vie du comédien, Pablo Pineda, un jeune trisomique qui s’exprime parfaitement et possède un grand sens de l’humour, ce film au sujet casse-gueule est une vraie réussite.
    Il surprend par la qualité de ses dialogues, la façon délicate avec laquelle il est mis en scène et sa profonde sensibilité. Pas étonnant aussi que Pablo Pineda ait remporté un prix d’interprétation au Festival de San Sebastián,

  5. Le Monde
    par Isabelle Regnier

    Ce qui frappe dans ce film, et ce qui fait sa réussite, c'est la justesse du ton, qui doit autant au talent des acteurs (qu'ils soient trisomiques ou non), qu'à la distance adoptée par les auteurs vis-à-vis d'eux, et au dispositif proche du documentaire qu'ils ont adopté pour les filmer. Une série de scènes, très belles, tournées dans un centre de danse pour personnes mentalement déficientes contribuent notamment à cet ancrage documentaire, qui donne au film toute sa justesse. (...) Le regard que portent les réalisateurs sur leurs personnages - avec qui, l'on l'imagine, ils ont dû passer beaucoup de temps (un des réalisateurs a lui-même grandi aux côtés d'une sœur trisomique) - fait le reste.
    Loin de tout angélisme, c'est avec eux, en les faisant apparaître pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire des individus capables de réfléchir, d'aimer, de souffrir, de jouir, autant que n'importe quel individu, que les auteurs ont pensé leur film. En tentant à la fois de montrer ce qui les unit au reste des hommes, et ce qui les sépare, irrémédiablement.

  6. Télérama
    par Cécile Mury

    Par petites touches quotidiennes, un fou rire, une balade à la plage, les réalisateurs parviennent à rendre crédible et touchante cette quête de « légitimité amoureuse ». Fallait-il pour autant faire du héros une sorte de surdoué, diplômé, spirituel, cultivé, pour rendre la relation acceptable ? L'histoire n'aurait-elle pas été plus forte, plus libre et insolente, sans cette volonté délibérée de lisser le handicap ? Heureusement, tout le reste sonne plutôt juste : l'énergie fluide d'un style quasi documentaire et, surtout, la verve et la fraîcheur des deux comédiens.