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Remarquable par son ancrage mystérieusement noir et réalistement social, la première moitié du film suit en prallèle les débuts dans la police d'une jeune et taciturne mère célibataire à la poursuite d'un tueur en série et les relations de deux amis chômeurs après qu'ils ont accidentellement tué un homme et emporté la mallette de billets trouvée à ses côtés. Dans la grisaille du Nord propice aux zones d'ombre polardeuse se pose alors une série de stimulantes interrogations auxquelles la déplorable deuxième partie, qui singe piteusement les films de serial-killer ricains, ne nous répond même pas intégralement.
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Le risque pour La chambre des morts était de sombrer dans la série allemande de mauvais goût. Mais le film déjoue assez bien les pièges de Derrick et autre inspecteur à moustaches ou imperméable. Il a l’avantage de ne pas se cantonner à une intrigue linéaire et de rythmer l’action par des structures en miroir qui lui donnent relief et profondeur. On y retrouve la douce Mélanie Laurent, plutôt réaliste en brigadier au passé trouble, sans maquillage ni apparat, à l’instar de la mise en scène, réaliste et dépouillée. Qu’on ne s’y trompe pas, la chambre des morts n’est pas un film d’horreur sanglant et si vous êtes un adepte de la peur il pourrait vous paraitre naïf voire insipide. Mais si comme moi, l’insigne interdit aux -12ans suffit à vous effrayer, la séance risque fort d’être pénible.
Toutes les critiques de La Chambre des morts
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Bien que le genre du thriller ne soit pas une spécialité française, de courageux volontaires s'y collent régulièrement. On accordera à Ce Silence des agneaux frenchie au moins un point pour la témérité de la tentative. Puis on goûtera soigneusement tous les ingrédients d'une recette qui a déjà fait ses preuves (...).
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Le principal danger quand on se place ainsi délibérément sur le même terrain que le modèle du genre (en l'occurrence le film noir américain), c'est en effet de se condamner à y être comparé sans pouvoir jamais l'égaler. De fait, ni l'aura des acteurs, ni l'intelligence du récit, ni la prospection des abîmes de l'esprit humain ne peuvent ici prétendre révéler quoi que ce soit aux amateurs du genre. Tout au plus le film évite-t-il le ridicule de certaines tentatives passées illico aux oubliettes de l'Histoire, à charge pour le spectateur de savoir s'il peut s'en satisfaire.